Reportage de Pauline, concert de Limoges, le 10 mars 2006
Entrez dans le rêve...
J’arrive au concert vers 15h, il y a déjà du monde (une cinquantaine de personnes, plutôt jeunes, par rapport à il y a trois ans). Je me revois arrivant en pantalon rouge pétard, à 16 ans, au milieu de tous ces corbeaux…
Je reconnais un copain du collège, on discute d’Indo. Il se met à pleuvoir très fort, j’espère que ça va pas durer jusqu’au concert. C’est déprimant la pluie et ça m’énerve : est-ce que mon maquillage va tenir (question existentielle s’il en est !). Les minutes passent à une incroyable lenteur, me stressant à chaque fois davantage, j’ai peur de ne pas les voir jusqu’au bout, de m’évanouir en plein milieu du concert, de mourir… J’appelle des copines pour leur dire qu’il y a du monde, qu’il faut qu’elles se dépêchent si elles veulent être devant.
Puis j’attends, j’attends, j’attends… J’entend mon portable vibrer, trop tard j’ai manqué l’appel. Je regarde le numéro, connais pas. J’ai un message sur mon répondeur, ça doit être Estelle qui me dit qu’elles arrivent avec sa sœur. J’écoute le message. Une voix d’homme, je tremble, j’entend pas bien, un mot Indochine, je frise la crise cardiaque, puis une phrase, … potentiellement parce que si tu ne rappelles pas je prendrai quelqu’un d’autre. Je raccroche, tétanisée. Je récupère le numéro, je rappelle.
Je tremble de partout, j’ai envie de crier, de le dire à tout le monde et en même temps j’ai peur, et si c’était une blague (extrêmement mauvaise) de mes amis de Toulouse qui se sont bien foutus de moi quand j’ai participé au concours. Non quand même, ils n’oseraient pas. En plus, j’ai pas reconnu la voix. J’essaie de me persuader que c’est bon, d’ici une heure je le saurai de toute façon. Je rappelle Estelle, j’ai sa place, il faut qu’elles se dépêchent.
J’hésite à téléphoner à tout le monde pour leur dire, leur hurler que j’ai été prise, je me retiens de le faire plusieurs fois… On verra, après les balances peut-être. Re-coup de téléphone c’est mon père, il rentrait de Jordanie cette après-midi.
Je monopolise la conversation pour lui raconter tout ce qui vient de m’arriver ; quand il peut enfin parler il me dit : J’ai pris l’avion de Paris jusqu’ici avec Nico.
Nico ? une fraction de seconde je me demande qui c’est, puis je comprends. Et là je suis dégoûtée, moi, je vais même pas le voir (Fabien m’a dit qu’il ne ferait pas les balances). J’écoute mon père Il était avec un garde du corps et son manager, il est super sympa, il m’a fait un autographe pour toi, je lui ai parlé de toi... Merci papa. Merci merci merci. Il m’apporte son appareil photos numérique. Je regarde les photos qu’il a prises.
J’appelle une copine pour tout lui raconter. Elle est contente pour moi, ça me fait trop plaisir, surtout qu’elle aurait bien aimé venir mais concours oblige, il faut bosser ! Peut-être qu’elle viendra à Toulouse ! Le car arrive, tout le monde hurle ! On les voit tous, sauf Nico 🙁 Sniif ! Enfin, Estelle et sa soeur arrivent, je lui donne sa place. On est toutes excitées ! Ouais j’ai une copine elle l’a fait à Poitiers…
Mon portable sonne. Je pars à la recherche de Fabien, en chemin je rencontre ma co-IndoReportrice, elle a l’air sympa. On voit un groupe de quatre fans dont Fabien nous a parlé on va les voir, on leur demande s’ils sont Reporters d’un jour eux-aussi. Mais non. Oups ! Désolées ! On repart et là on aperçoit Fabien. Il nous donne les pass, nous explique ce qu’on va faire. Il nous amène dans la salle.
J’ai une énorme boule dans le ventre. Pourvu que ça soit réel !. On arrive dans la salle, M. Shoes répète, on s’en prend plein les oreilles. Fabien nous dit de prendre plein de photos, il en aura ! Boris arrive, puis Oli, puis le clavier. On découvre les décors, on mitraille. Mais il y a plein de fumée, c’est pas top pour les photos.
Ils s’en vont. AqME prend la relève On va s’asseoir dans les gradins. On discute, je montre les photos que mon père a prise. On part à la recherche des toilettes. Roh y’a même pas de glace !
On revient dans la salle. Boris passe. On se regarde on fait les groupies ? on les fait pas ?. On les fait pas. Il repasse. Toujours pas. On choisit notre place, on hésite, on regarde la scène sous tous les angles, Fabien nous conseille. Finalement on opte pour la place en face de Nicola. Les vigiles s’activent, on ouvre dans cinq minutes ! ».
Un des leurs vient nous voir pour nous dire ou plutôt nous aboyer Vous prenez pas de photos pendant l’acoustique, ils seront devant sur des chaises, je veux pas de flash ! On acquiesce sagement. Il nous aime pas apparemment. Tout à l’heure il nous a déjà sorti C’est quoi ça ? en parlant de nous deux bien sur, pas de nos affaires.
Les portes s’ouvrent, tout le monde arrive en courant, c’est la folie, j’imaginais pas que ce serait à ce point la jungle ! Heureusement j’ai mon bout de barrière, je ne le lâche plus ! Ca se bouscule dans tous les sens, ça s‘engueule de tous les côtés. Bref une très bonne ambiance, heureusement que Indochine les mettra tous d’accord. Restons zen mes amis !
Attendre, attendre, attendre. Jamais une journée ne m’aura parue si longue et si courte à la fois. Les lumières s’éteignent, AqME arrivent. J’aime bien leur musique, mais j’aurais bien aimé comprendre ce qu’ils disent. De toute façon dans cette salle… Ils s’en vont.
Petite musique d’ambiance. On attend encore. Des hurlements s’élèvent de temps en temps quand le rideau bouge. La main sur l’appareil photo je suis prête à faire feu. On reconnaît la promesse, le petit soldat nous indique que ça va bientôt commencer. On s’impatiente. Et là, le rideau tombe ! Ahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahah !!!!( hurlement à gorge déployée).
Ils sont tous là. Très beaux… Nicola surtout…
Ils commencent avec Dunkerque, enchaînent avec Les Portes du Soir… Puis Alice & June. Se dévoilent.
Oh la la tout ce que j’ai à faire ! Prendre des photos, profiter du concert, chanter, danser, sauter, ne pas prendre de coups de mon voisin qui fait à peu près les mêmes gestes que Nicola…
Le seul problème étant que lui, Nicola, au moins, il a toute la scène, il ne risque pas de frapper qui que ce soit ! En plus il a des chaînes accrochés partout à ses vêtements, des menottes si bien qu’il faut que je sois en phase avec lui lorsqu’on saute pour que tous ses jouets ne me rentrent pas dans la peau ; un jeu intéressant !
Nicola met le feu au palais des sports, s’excuse pour le son. Il pensait que c’était la nouvelle salle… Il est trop beau, bien coiffé/ébouriffé, ça lui va bien, contrairement à ce que ma chère sœur en pense. Il s’approche du devant de la scène, on est écrasé contre les barrières mais il est là. Vite mon appareil !
Marilyn ! Ma chanson préférée de Paradize. Oui moi aussi je veux vivre encore plus fort, foncer, arrêter de me poser des millions de questions à la seconde, suivre mon instinct, avoir confiance en moi. Ce serait génial ! Bon faut reprendre des photos.
On se calme un peu avec Adora. Et ça reprend de plus belle avec Punker. C’est sûr que tous ceux qui sont dans la salle veulent faire du sexe avec Nicola et qu’ils savent comment le faire…
Mais heureusement, pour moi en tout cas, que Boris nous aide à distinguer les bis repetita des hohahohahoha ! Ca passe trop vite. Gang Bang arrive. Trop trop bien, c’est ma chanson préférée d’Alice. Je hurle mais même, j’ai l’impression qu’on m’entend pas.
…Donc les fleurs poussent derrière Boris…
On découvre que Nicola a appris à jouer du tambourin (ou un parent du tambourin) pour Morphine, superbe.
Puis Mao Boy vient nous faire un p’tit coucou, Marc et Boris se faisant un petit tête à tête bien intime…
S’en suit Trois Nuits par Semaine et Miss Paramount sur lesquels le public, et particulièrement mon voisin, se déchaînent. Moi aussi, je saute dans tous les sens tenant l’appareil photo pour qu’il ne s’écrase pas contre les barrières d’une main, ma salopette beaucoup trop grande et qui s’obstine à vouloir descendre de l’autre, que d’émotions !
Ahahahahahahah ! Ils partent ! NON ! un petit coup d’œil à ma montre : non c’est bon ils vont revenir. Les vigiles ne rigole pas pas de flash pendant l’acoustique, on a compris merci !
Ahahahaha ! Nicola est juste devant moi je le mitraille avec mon portable, les photos vont être d’une qualité ! Ils jouent Juste toi et Moi, Justine et, crac, une corde de Nicola casse : il lui faut une autre guitare. Il est exigeant quand même, il aurait juste pu demander une nouvelle corde, la mettre sur scène ça nous aurait fait gagner cinq minutes, peut-être un peu plus, de sa présence. Ils enchaînent avec Sweet Dreams, Salômbo et La Colline des Roses. C’est magnifique. En plus, ils sont juste en face de moi (et d’autres gens aussi mais bon !). Ca y est mon gêneur est passé derrière moi il ne récupèrera pas sa place de la soirée !
Je reçois un texto, c’est mon chéri qui me répond, il me souhaite un bon concert, me dit qu’il m’aime tout ça tout ça… Ca me fait plaisir, il est pas (trop) jaloux. Je passe une super soirée.
C’est au tour de Punishment Park, on voit toutes les photos et vidéos prises au studio je reconnais quelques personnes…
Puis Nicola chante Pink Water, il n’y a pas la voix de Brian Molko, donc quelques autres personnes et moi se sentons obligées de chanter, si on peut dire ça comme ça, à sa place avec un accent anglais épouvantable et des paroles dont je ne suis pas très sûres !
Puis L’Aventurier arrive, remixé encore une fois, encore mieux que l’original bien sur avec un beau jeu de lumières.
Nicola s’avance vers nous, il nous tend la main : ça y est je l’ai touché, Julie aussi, on est trop contentes !
L’Aventurier fini, ils nous disent au revoir. Les lumières ont à peine le temps de se rallumer que la scène commence déjà à être démontée.
Extraordinaire, inimaginable
C’est passé si vite ! Je retrouve quelques copines, on discute un peu. Julie revient, on va voir Fabien. On lui dit que c’était bien et on s’assoit, crevées. J’ai super mal à la gorge et aux genoux. On parle du mec qui était entre nous et qui prenait pas mal de place alors qu’il était très maigre. Je montre à Fabien les photos que mon père a prises de Nicola. Je m’étonne d’avoir été choisie mais pour rien au monde je n’aurai laissé ma place. Il va voir ce qu’il se passe dans les coulisses, nous dit qu’on peut venir.
On s’assoit dans les escaliers en plein milieu du passage, interdiction d’aller plus loin ! Boris passe devant nous, revient nous voir et me dit que je suis très mignonne, de ne rien changer. Je suis tellement épuisée que je réagis à peine. C’est bon on peut avancer, on s’assoit sur des caisses, il doit y avoir une dizaine de fans. On nous offre des madeleines Bijou.. Merci ! Ce sont les meilleurs du monde, fabriquées en Limousin en plus ! Le groupe, sans Nicola, passe.
On ne fait pas les groupies. Julie me dit qu’elle va y aller, que maintenant il n’y a plus personne de toute façon. Elle me demande comment on fait pour sortir mais je ne sais pas, il faut rester s’il te plaît. Des filles partent, on n’est plus que cinq. Et là Nicola arrive bien emmitouflé, on le voit à peine. Il discute avec un mec, taxi sur Paris je crois, signe des autographes à ses amies, au taxi et nous voit. Il est super sympa, il signe un autographe à Julie, nous reconnaît : Vous étiez devant toutes les deux !
Je lui dit que je suis Pauline, qu’il a pris l’avion avec mon père. Il interpelle son manager je crois pour lui dire que c’est moi Pauline. Je crois à peine à tout ce qui m’arrive. Il me dit qu’en fait j’ai bien les cheveux rouges, je comprend pas très bien mais c’est pas grave, il m’explique. On fait des photos. Il part. Avec Julie on sort, complètement sonnées, on crie ahahahahahahah ! T’as vu il nous a reconnu, il est génial… Tout ça tout ça.
C’est fini et vraiment fini cette fois. J’espère ne pas avoir rêvé, et me souvenir de chaque plus petit détail de cette journée inoubliable. C’était extraordinaire, inimaginable ! J’espère revivre des moments comme celui-là bientôt. A Toulouse en tous cas j’y serai. J’espère que ce sera aussi magique.
Et puis je voudrais qu’ils reviennent à Limoges pour qu’on les entende mieux, que le son soit meilleur et puis juste pour les voir. Je vais espérer très très fort et peut-être ça se réalisera.
Merci, merci, merci. Je n’oublierai jamais cette soirée.
Pauline G.