Alice & June Tour (2006-2007)

Reportage de Julie, concert de Limoges, le 10 mars 2006

Le 10 mars 2006, est un jour important pour une personne affamée de nouveaux rêves

Le jour se lève et mes songes apparaissent avec lui. Mes deux heures de cours dans la matinée se passent en douceur, malgré une journée remplie de nouveaux horizons…

L’heure du départ est fixée en début d’après-midi, mes projets sont grands et mes sentiments s’emmêlent au fur et à mesure que le temps passe. Je dois retrouver des amis dans la file d’attente pour le concert d’Indochine, mais la seule chose importante à partir de ces instants, c’est de charger mon cœur en émotions ce soir…

Après un trajet plutôt périlleux, j’aperçois enfin la salle où aura lieu pour moi, le recommencement d’un espoir. Il est 15h30, j’atteins juste les autres fans lorsque mon téléphone sonne.

C’est Fabien. Assez surprise je réponds en ne m’attendant pas du tout à ce qu’il va m’annoncer. Dans une heure les Boys arriveront à la salle, on me dit que je serai IndoReporter, que j’aurai un pass’ et que j’assisterai aux balances.

C’en est trop pour moi, mon corps ne répond plus de rien, mes yeux commencent à mouiller et les gens autour de moi doivent me prendre pour une folle. Tant pis, c’est un moment à ne pas gâcher, un de ceux qui ne s’oublient jamais.

Alors que le bus et les Boys à l’intérieur passent devant nous une petite heure après, j’attends l’appel de Fabien et ses consignes, des papillons dans le ventre… Je retrouve Pauline (ma camarade Reportrice) un peu plus loin, aussi excitée que moi, qui cherche également par où se faufiler, discrètement pour rejoindre la salle. Et lorsque enfin on reconnaît Fabien, ce sont des moments merveilleux qui commencent. Monsieur nous ouvre Les Portes du Soir sur le nouvel univers qui enveloppe Indochine.

Le décor est magnifique, il propage directement les gens dans un autre monde, et envole mon cœur ailleurs… Un tapis d’herbe est déposé sur le sol, avec de grandes fleurs, et quelques arbres assez impressionnants… Et tout une mise en scène est effectuée, par les instruments (le clavier…) qui s’unient eux aussi à ce nouveau style que s’est créeé Indochine.

Les Boys commencent les balances, beaucoup d’émotions inondent mon corps, les frissons montent, et les larmes coulent. Je profite de cet instant unique et éphémère. oLi et Boris passent plusieurs fois à côté de nous, nous ne leur courons pas après, nous observons, nous rêvons… Nicola est absent, mais les autres sont là. La salle vide me fait peur, en réalité c’est surtout le fait de penser que d’ici quelques heures, nous n’en serons plus propriétaires

Nous assistons ensuite aux balances d’AqME, le groupe qui assurera la première partie ce soir. Lorsque les vigiles annoncent l’ouverture des portes, nous réservons nos places, juste devant l’avancée de la scène. Tout est en ordre. Les portes s’ouvrent, les gens s’affolent, s’éparpillent, c’est de la démence. Ca pousse de tous les côtés, mais je m’accroche, il est hors de question que je cède ma place…

La tension monte peu à peu dans la salle. Les gens scandent le nom du groupe, mais je sais, que c’est lorsque les lumières s’éteignent que le pays Enchanté s’illumine… AqME joue cinq ou six chansons, chauffent un minimum le public, et Indochine n’est alors pas très loin derrière.

Le Tic/Tac des horloges infernales commence, c’est le délire, je me mets à hurler aussi fort que les autres, je sens mon cœur battre très très fort, la chaleur monte, la pression aussi, l’illusion succède à l’émotion… Les premières notes de Dunkerque retentissent, le rideau tombe. Cette fois c’est parti…

Le Pays des Etoiles m’ouvre ses cieux. Les nouvelles tenues des membres du groupe sont particulièrement en accord avec le style de l’album, le ruban rouge autour du bras droit de Nico rappelle celui du logo Alice & June, et insinue une pensée pour Stéphane… Je lève les bras, comme tout le public, tout le monde bouge déjà… La chanson suivante est celle qui ouvre l’album Les Portes du Soir, Nicola s’avance, tente un contact avec son public, alors très réactif à ses gestes. L’ambiance est lourde, il fait chaud, des jeunes filles s’amusent à pousser tout le monde pour se retrouver devant la barrière, mais ce soir c’est chacun pour soi.

Le groupe enchaîne sur Alice & June, et malgré un son très désagréable, tout le public chante, saute et partage ses émotions. Indo chante, par la suite, des fameuses chansons de Paradize, que l’on reprend en chœur comme Punker ou Marilyn… C’est sûr que ce soir je veux vivre toujours plus fort le moment présent.

Nicola avait précisé dans quelques interviews que la croix, ancien symbole d’Indochine, serait encore présente sur la prochaine tournée, et c’est bien vrai. Elle se dissimule vaguement sur l’écran géant. D’après les échos des deux premières dates, je savais approximativement quelles chansons seraient jouées ce soir, et malgré le fait de les connaître par cœur, les chansons de Dancetaria (Justine, Juste Toi & Moi, Atomic Sky, Astroboy…) me font redécouvrir certaines paroles que j’avais depuis trop longtemps égarées… Les yeux fixés sur la scène, et les Boys, j’observe, j’aspire, je lutte, je m’implose le coeur et comme qui dirait d’ Indochine j’anorexie…

Les petites pauses parlées de Nico font vraiment plaisir. J’aime la façon dont se trémousse Boris sur Mao Boy et ses Superboooyy me font frissonner. Ainsi que toutes ces images absolument splendides défilant sur l’écran… Après quelques bonds endiablés sur Trois Nuits par Semaine et Miss Paramount, nous avons le plaisir d’entendre un medley d’où Leïla, Monte Cristo et Satellite surgissent et font vibrer la fosse et les tribunes.

Indochine s’apprête, ensuite, à jouer en acoustique quelques chansons. Nicola, Boris et oLi – et Matu au clavier – viennent se mettre sur l’avancée de la scène, à quelques mètres de moi seulement… Cette fois je pose l’appareil photo, j’écoute cette chanson qui me rend si fragile, celle où un Juste Toi & Moi est possible… Justine fait son entrée, Salômbo se détache progressivement de La Colline des Roses, tandis que les Etoiles dans mes yeux scintillent et laissent échapper quelques larmes…

Une petite pause pour Indochine, le public en redemande, juste encore une dose à s’injecter. Alors que l’on reprend les paroles de Punishment Park, les photos prises lors de l’IndoStudio défilent derrière les membres du groupe. Ce n’est plus le nounours avec son fusil, ou des animations fantaisistes qui apparaissent sur l’écran mais les visages des fans d’Indochine…

Puis vient le tour de chanter Pink Water, bien évidemment Brian n’est pas là ce soir, mais on se sent capable d’assumer ça à sa place ! Sans plus attendre, quelques instants plus tard, les lumières s’assombrissent, quelques notes résonnent, Bob Morane va débarquer, mais ce soir là ce sont les Boys nos vrais héros…

A nos paradis sans fin

Dernier rappel, dernière chanson. On a encore de l’énergie, eux aussi, alors pour la dernière sur la liste la pression lâche, tout explose, c’est Black Page. Et la fin de cette soirée… L’émotion est à son Apogée.

Nicola, Boris, oLi, Marco, Mr.Shoes et Matu nous remercient. Mais ce soir, il y a tout qui brille, c’est nous qui vous remercions… Un putain de public, mais simplement parce que c’est un putain de groupe. Merci à vous de savoir nous procurer de telles émotions.

La nostalgie est à son comble. L’émotion a débordé, elle s’est répandue dans mes veines, mais c’est certain… On va vivre pour nos vies, alors Indochine, ce soir, j’ai simplement envie de vous dire : A nos paradis sans fin.

Julie

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