Reportage de Jessica, concert de Bruxelles, le 24 octobre 2009
Avant la nuit on va au Paradis...
Il est 7h du matin quand ma maman, ma cousine et moi partons de Paris en voiture. Etant la seule conductrice je prends le temps de faire tout de même une ou deux pauses sur la route.
Nous arrivons vers 10h15, le temps de garer la voiture et de trouver la salle et nous nous posons devant le Forest National vers 10h30.
A 11h mon téléphone portable sonne, numéro inconnu… Non ce n’est pas possible… Allo Jessica ? C’est Alain le manager d’Indochine. J’ai du mal à répondre aux questions, je reste bouche bée et regarde ma maman avec de grands yeux. Elle a tout de suite compris… Le rendez-vous est pris pour 17h devant les poupées, les little dolls qui gardent fièrement l’entrée du Forest National.
L’attente me parait moins longue, je ne tiens pas en place, j’avais apporté de quoi réviser mais impossible de me concentrer.
A 17h je me rends devant la poupée, Alain est déjà là ainsi que ma collègue IndoReporter du jour. On colle nos pass et on entre enfin dans la salle. Alain nous explique que tout le matériel qu’on peut voir un peu partout, ce qui est suspendu, et même une partie de la scène sont à eux. Il nous explique un peu le principe des images, du réglage du son. Je suis contente de voir enfin l’envers du décor.
Puis il nous entraîne derrière la scène, du côté gauche puisque la tradition veut que le groupe monte de ce côté-là sur scène. Nous voyons la petite loge aménagée au pied de la scène pour une retouche maquillage pendant le concert, pour boire, manger également.
Nous apprenons qu’une seule personne est en contact avec Nicola pendant le concert, qu’il est le seul à pouvoir l’entendre, lui amener ce dont il a besoin, ou en cas de petits soucis. Nous voyons les superbes guitares. Ayant appris à en jouer grâce à Indo, je suis aux anges.
oLi nous fait un petit coucou de la scène, les répétitions avaient déjà commencé. Nous montons alors, et faisons un petit coucou à tout le groupe. Je me tourne un instant vers la salle vide. Vue de la scène, elle est impressionnante, mais quand elle est pleine cela doit l’être encore plus.
Nous en profitons pour prendre en photo le groupe en train de répéter, puis nous descendons dans la fosse.
Ils répéteront L World (qui ne sera pas jouée au concert), Le Grand Soir (moi qui rêvais de l’entendre en live…), Nicola répétera seul Un singe en Hiver (qui ne sera pas jouée non plus pendant le concert).
Fin des balances, Alain nous fait signe de le rejoindre derrière la scène. On dit vite bonjour à Nicola, une bise, un autographe pour ma cousine et hop il repart se concentrer et se préparer pour le grand show. En attendant l’ouverture des portes, nous visitons les couloirs, nous allons voir les immenses remorques où est rangé le matériel chaque soir, sachant que les hommes travaillant au cartering sont là dès 7h le matin et ne partent que vers 2 ou 3h le soir…
Plus il nous parle de cette entreprise géante et itinérante et plus je suis impressionnée par le travail fourni à chaque concert… Tout le monde a un rôle à jouer, chaque poste est important et chaque personne a énormément de mérite.
Il est 18h40, Casimir vient nous dire que dans 5 minutes il ouvrira les portes et que nous pouvons commencer à nous placer où l’on veut. Pour moi ça sera juste devant oLi. J’attends ma maman et ma cousine qui ne tardent pas trop à venir me rejoindre.
A 19h45 le groupe MVSC entre en scène pour assurer la première partie. Etant juste devant une baffle, nous nous apercevons que le son est extrêmement fort, trop fort même*. Je pense que j’aurais bien mieux apprécié si le son était juste un peu moins fort. Mais sinon leur musique est assez sympathique, une très bonne première partie.
20h40, les chansons des années 30 se font entendre, signe qu’on est proche du concert. 20h50 les visages des dictateurs, le cavalier et son cheval sortant de la brume avec leurs masques à gaz apparaissent sur le rideau noir. L’adrénaline monte, l’heure approche. L’image se brouille, puis disparaît.
Un homme assis dans un couloir, ces premières paroles déclenchent une vague de cris de joie. Je nage et je dégage, le rideau tombe.
La fosse ne fait plus qu’un et tout le monde saute en rythme. Les morceaux s’enchaînent, le public se déchaîne, l’ambiance est géniale et le groupe est vraiment en forme.
Les morceaux de La République des Meteors marchent très bien en live, les vidéos donnent vraiment une nouvelle dimension aux morceaux. Comme Matu m’a dit, le concert raconte l’Histoire, il raconte la guerre, la fin de la guerre puis la libération. Quand j’entends l’intro de Drugstar je me trouve en train se sautiller comme une gamine.
J’attendais une chanson de Wax, et après l’avoir entendue à Angers j’espérais la retrouver sur d’autres dates. Le Lac et sa vidéo qui transporte, on aurait presque envie d’y plonger, je me retrouve presque ailleurs pendant cette chanson, comme un héros, c’est un peu comme ça que je vois Indo, comme des héros. Je les admire énormément pour ce qu’ils sont et ce qu’ils font, ils sont pour moi comme un modèle de réussite et de motivation.
Le Manoir est toujours aussi magique en live, j’ai toujours les yeux écarquillés comme une enfant à ce moment là. La vidéo de J’ai Demandé à la Lune lui donne un nouveau visage, on voyage, on profite d’un moment de répit. Vient alors 3ème Sexe à moitié chanté par le public seul, très joli moment de fusion entre Nicola et la foule.
Nicola demande à tout le monde d’allumer les portables pour la chanson suivante, c’est La Lettre de Métal. Toutes ces étoiles dans le public sont magnifiques, étant au premier rang je me suis retournée plusieurs fois, c’était un moment vraiment émouvant. Boris nous fera don une nouvelle fois d’une jolie performance sur ses énormes tambours en concurrence avec Shoes qui frappe fort sur sa batterie ^_^.
Le public fera un énorme bond pendant Alice & June, cette chanson est parfaite pour réveiller tout le monde. L’intro de Popstitute et son petit film compté par Théa me rappel que je chantais aussi cette petite chanson à l’école primaire. Contente de voir qu’elle n’a pas pris une ride !
Arrive le Club Meteor, et là je m’éclate comme une gamine. Je saute partout et chante tant que je peux, le medley est extrêmement bien choisi, les films allant sur chaque chanson leur correspondent totalement.
Au moment de June 2, oLi arrive seul sur scène. Quand la chanson accélère et touche presque à sa fin il se met à tourner en rond puis à taper sur sa guitare… et se prend un coup de manche de guitare sur l’œil… il la jette à terre, et va s’installer devant le synthé pour 3 Nuits par Semaine. Je lui dirai par la suite que cet œil au beurre noir lui donne un air de mauvais garçon.
Quand arrive l’intro de L’Aventurier on sait que la guerre est bientôt terminée et qu’il va falloir déposer les armes. La vidéo accompagnant l’intro est poignante. On y voit des ruines, un avion qui s’écrase, des coups de canon (et non pas des feux d’artifices, merci Matu !), une maison délabrée, un bébé qui pleure, puis d’un coup tout explose et le public avec. Cette chanson reste l’incontournable d’un concert d’Indochine, c’est une bouffée d’oxygène.
Après avoir sauté partout sur L’Aventurier on se calme un peu pour Le Dernier Jour. Le dernier jour à Bruxelles dira Nicola. Moi je me souviendrai de mon premier voyage en Belgique… inoubliable…
Des images de libération et de fête passent sur les écrans. Nous aussi, on célèbre ce dernier jour en espérant qu’il ne soit que le dernier avant le prochain concert.
Le dernier rappel comptera pas moins de trois chansons. Arrive alors Le Grand Soir, chanson que j’attendais vraiment d’entendre en live car elle est juste magique. J’ai été enchantée… Boris et son ukulélé, les lalala du public, j’espère qu’elle sera jouée plus souvent, elle est vraiment magnifique. Quand je vois une guitare acoustique arriver et Nicola disant qu’ils ont joué cette chanson pour la première fois il y a peu, et que peu d’entre nous étaient nés, j’écarquille les yeux et me demande si c’est possible. En effet ce sera Kao Bang. C’est avec cette chanson que ma maman m’a fait aimer Indo, celle dont j’ai tout de suite retenu les paroles, celle que j’ai écouté en tout premier. Quel bonheur de crier kao kao bang !. Partant cet été au Vietnam, j’espère aller dans cette ville et faire écouter cette chanson aux gens que je croiserai… Le concert s’achève sur Electrastar. Géniale pour terminer en apothéose. Le groupe salue, est acclamé, s’en va et nous dit à bientôt.
Pendant que les gens sortent du Forest National, les techniciens viennent démonter la scène. Il doit y avoir plus d’une cinquantaine d’hommes casqués s’affairant sur scène, dans les airs, tirés par des cordes. C’est vraiment très impressionnant. On manque de se faire assommer par un gros câble en fer, il est temps de s’éloigner.
Pour ma part je rejoins ma collègue IndoReporter pour l’after. On attend un peu, puis on entre dans le catering où sont déjà installées les familles des membres du groupe, les proches, quelques fans. Alain et Casimir nous rejoignent pour discuter un peu en attendant que le groupe arrive. Je demande pourquoi il n’y a pas de date à Paris, il n’y en aura pas avant le Stade de France, on peut donc espérer qu’il y en aura après !
Alain nous amène d’abord Shoes, tout souriant qui se prête au jeu des photos et des autographes. Il me demande de photographier sa main toute couverte de cloques, c’est compréhensible vu comment il se déchaîne sur sa batterie !
Puis nous faisons de même avec oLi, qui est arrivé avec une poche de glace sur l’œil (il dira qu’il ressemble à Quasimodo sur les photos mais moi je trouve que ça fait plutôt rockstar ^_^), Boris qui est un peu grippé, Marc toujours aussi souriant, Matu qui est tout aussi adorable.
J’ai eu du mal à aller discuter avec le groupe, je ne voulais surtout pas les déranger, ils avaient besoin de décompresser, de voir leur famille et de manger. J’ai tout de même réussi à me faire violence pour aller m’assoir à côté de Matu et Marc et avoir une petite conversation avec le premier.
Ces moments de discussion, de rires, sont inoubliables. J’ai passé une excellente soirée et je suis heureuse d’avoir pu apprendre à connaître un peu mieux le groupe et surtout d’avoir vu l’envers du décor que je souhaitais voir depuis très longtemps. Le travail fourni par tout le monde est incroyable. Comme l’a dit Alain, c’est une grande entreprise qui se déplace et c’est vrai qu’on ne s’en rend pas forcément compte quand on est côté public.
Je tiens à remercier le groupe pour sa disponibilité et sa gentillesse, Alain et Casimir pour ces super moments, ces discussions, cette générosité et cette gentillesse, tout le staff, les techniciens, vraiment tout le monde pour tout le travail fourni chaque jour, bravo vous avez beaucoup de mérite…
Merci également aux personnes de KMS qui m’ont tiré au sort, j’ai eu énormément de chance, je m’en rends compte, et je ne remercierai jamais assez tout le monde pour tout cela.
Un énorme merci à tous.
Jessica
* Nous vous recommandons l’usage de bouchons mousse réducteurs de bruits.