Reportage de Catherine, concert à Mogador, le 28 mars 2006
L’intensité dans l’immensité
C’est un peu grâce à ma dyslexie inconsciente que je me retrouve un 28 mars 2006 revêtue de la qualité d’IndoReporter (NDLR : Catherine avait envoyé sa candidature pour le 28 mars en pensant écrire le 31 mars). C’est assez étrange quand on l’apprend car on ne s’y attend pas, on n’ose pas trop y croire jusqu’à temps que l’on reçoive le pass VIP qui nous confirme notre identité d’un soir. Et quel soir !
Je pénètre dans ce somptueux théâtre qu’est celui du Mogador. Le sol est couvert d’un tapis rouge grenat, tandis que les lustres tendent à rendre cet endroit encore plus majestueux. A l’entrée, j’aperçois deux visages qui ne me sont pas inconnus : oLi dE SaT et Marc.
Lorsque j’entre dans le théâtre, je me mets aux premiers sièges que je croise et, le regard attiré par un ensemble de personnes autour d’un homme aux cheveux noirs un peu désordonnés, je reconnais Nicola. Puis, un autre passe devant moi en me disant Bonjour : c’est Boris. Enfin, j’aperçois François qui escalade la scène.
Sur celle-ci se trouve une partie du groupe AqME qui effectue quelques réglages et répète un titre : le son est excellent et leur prestation promet ! J’essaie de me familiariser avec la salle qui architecturalement parlant est magnifique, et tente de me faire une idée de ce que cela pourrait rendre lorsqu’Indochine enchantera les fans.
Mais la pendule suit son cours, l’heure tourne, les portes du Mogador se sont ouvertes : Ils arrivent ! De la musique nous est passée en attendant que la première partie se prépare. Soudain, une brise fraîche nous vient de la scène, on entend un léger bruit qui devient tout à fait mélodieux, la pénombre nous envahit d’un coup, les guitares se déchaînent : voici AqME… Ce fut ce que l’on appelle une très bonne première partie qui a contribué à chauffer la salle.
Puisqu’ils s’éclipsent, la clarté revient à nous tandis que de la musique nous est encore passée pour nous faire patienter. Pendant ce temps, les fans font leur vocalise en scandant « Indochine » et s’échauffent physiquement en entretenant des applaudissements.
Tout d’un coup, la banderole où il y est inscrit INDOCHINE ALICE & JUNE s’éclaire d’un rouge sombre, coïncidant avec les premiers cris stridents des fans. Subtilement, lentement mais certainement, elle vire au violet et se pare de noir sur les côtés.
CE SOIR, INDOCHINE SE FAIT FEMME
Un léger cliquetis d’horloge se fait entendre, d’abord régulier, il sombre ensuite dans la démence et, soudain, Indochine enlève sa robe : le rideau s’affaisse.
Se laissant désirer, il nous fait patienter avec une poupée mécanique qui frappe sur un tambour. Le suspense est à son comble tandis qu’un battement régulier se fait entendre de derrière ce fin rideau qui nous sépare du groupe.
Puis le rideau cède, les cris retentissent plus fort, Dunkerque nous est offert. Tandis que les bras se balancent, le temps pour nous de pénétrer dans Les Portes du Soir est venu : moment intense lorsque les guitares s’indisciplinent et font le bonheur de nos oreilles.
Puis une vive envie de sautiller dans tous les sens nous prend lorsque les notes d’Alice & June se font entendre : les bras se lèvent et se relèvent sans jamais se lasser, les mouvements se font d’autant plus réguliers que Marilyn fait son apparition.
Là, les jeux de lumière déposent un filet de clarté sur chacun des musiciens : image pittoresque. Les titres s’enchaînent ainsi : entre intensité et pudicité. Subitement, les cris se font plus fort au moment où les notes de J’ai Demandé à la Lune retentissent. Après Morphine, Nicola sort : ce qui contribue à ajouter un pic de cris.
Mais c’est pour mieux nous revenir et nous offrir Un Homme dans la Bouche qu’il s’est changé. La chanson suivante est incroyable sur scène : June. Elle dégage quelque chose qui pourrait s’appeler une aura… Puis Mao Boy vient à notre rencontre.
Par la suite, tout s’enchaîne très vite : les fans exultent en reprenant Trois Nuits par Semaine, Monte Cristo… Le calme revient un peu lorsque nous est présenté le medley acoustique ô combien savouré ! Dancetaria est à l’honneur : Juste Toi et Moi est suivie de Justine.
Bonheur de les entendre. Et Sweet dreams, excellent sur scène. Puis La Chevauchée des Champs de Blé nous est offerte ! Moment plein de saveur que cet instant.
Punishment Park nous renvoie ensuite à nous-mêmes puis, les guitares et les batteries se font double lorsqu’AqME est invité sur scène pour nous offrir Aujourd’hui je Pleure.
Ensuite : grand, très grand moment. Un des plus grands moments et un des plus impressionnants que je connaisse dans un concert d’Indochine. Une musique dont on ne sait au premier abord à quelle chanson rattacher nous parvient. On écoute, attentifs. On s’interroge, curieux. Et tout d’un coup : c’est une évidence. L’Aventurier.
Les notes se déchaînent, le cri de Nicola, l’écho des fans : l’harmonie. Et là : tout le monde se lâche ! Même le fan qui n’osait se déhancher tout à l’heure ne peut y résister (véridique pour l’avoir vu !) Les voix couvrent par moment celle de Nicola : en cet instant, les fans ne sont pas multiples : ils sont un. Le sourire du Bonheur s’empare de Nicola qui nous remercie encore une fois, les yeux pétillants de joie. Puis s’ensuit Black Page et, avec un rappel mérité, l’on se quitte sur Talulla.
Comment se sent-on après un concert comme celui-ci ? Plein. Plein de bonheur, de joie, d’émotion, de sourires, d’envie, de vie.
Indochine et ses fans se quittent ce soir, mais non sans avoir conservé une part de l’Autre…
Catherine