Alice & June Tour (2006-2007)

Reportage de Christophe, concert à Mogador, le 28 mars 2006

Point de non retour

En compagnie d’Alice et de June, je me suis rendu à Mogador. Arrivés vers 12H30, la pluie battait la mesure. Deux heures après, mon téléphone sonne, c’était Fabien… Ce soir là, les portes s’ouvriraient pour moi un peu plus tôt sur un monde paradisiaque.

Les balances avaient commencées. Je me suis installé bien sagement dans un siège, ma co-IndoReportrice était encore sur le chemin. AqME et Indo préparaient leur duo (qu’ils n’avaient pas joué ensemble depuis un an). Puis Indochine a travaillé Ladyboy et Black Page. S’en est suivi une version musicale des Portes du Soir.

19H00, la salle se remplit. Je retrouve une partie du groupe avec qui j’avais patienté.

L’heure du départ approche, AqME s’élance sur scène. C’est violent, c’est dur. A chaque seconde, la batterie retentit dans les oreilles. Trop près et pas assez loin pour voir l’énergie qu’ils transmettent. Si à ce moment là nous n’avions pas été des Superstar, nous n’aurions plus jamais existé.

Le rideau noir s’abaisse, derrière, des ombres chinoises que nous ne distinguons pas s’activent pour installer l’embarcadère d’Indo. Je distingue au loin un tic-tac. Ne serait-ce pas l’horloge avalée par mégarde par le crocodile ? Non, c’est bien autre chose.

Il se rapproche, le bruit m’est familier, de plus en plus familier… Il s’approche. Nous sommes tous sur le pont à attendre qu’on veuille bien nous prendre. Larguez les amarres ! Les coups répétés de l’homme au tambour, comme dans les galères romaines annonce le début de la traversée. Nous haletons et l’excitation monte.

Et soudain, nous quittons le port de Dunkerque. La tempête s’annonce violente, l’équipage est chaud, alors le comandant de bord nous ouvrent ses portes, celles du soir et nous laisse sombrer dans les eaux profondes aux chants des sirènes, nous sommes happés par ses déesses merveilleuses : Alice, June et Marilyn se relayent pour nous envoûter.

C’est ensuite que le voyage est devenu comment dire… Joyeusement pornographique. Le capitaine ne nous avait pas menti, le sexe prend place dans le navire. Escale à Singapour. Retour sur la terre ferme pour un Gang Bang contre le CPE, soutenant la grève nationale. L’océan se déchaîne, un ours à la mitraillette tente de percer les ballons dressés dans le ciel, mais rien n’y fera, ils trouveront tous une petite place dans un ciel sans l’amour de dieu.

Le calme après la tempête. Même s’ils n’ont plus grand-chose à prouver et que le meilleur nous fait rêver, la lune nous fait planer le temps d’une douceur. Un Homme dans la Bouche et c’est surtout les textes d’un seul homme que les passagers ont dans la bouche. Nous connaissons les paroles par cœur.

Ensuite, June revient et nous conte ses doutes et ses incertitudes. La suite, tout le monde la connaît, ce sont les hymnes Indochinois des albums précédents. A l’abordage ! Trois nuits par semaine, Miss Paramount, Monte Cristo, Astroboy. Même la reine de Lapons est de la fête.

 

Le noir tombe sur le jardin. Trois tabouret, trois guitares, et Nicola, Boris et oLi viennent nous fredonner quelques balades en acoustique. Le temps d’une chevauchée, l’intimité envahit le navire. Les passagers sont en transe, les premières notes de Punishment Park s’élèvent et tout le monde s’envole pour la Nouvelle Angleterre.

A cet instant, le navire atteint un trou noir, un point de non retour, AqME rejoint l’équipage Indochinois le temps d’un titre : Aujourd’hui je Pleure ; alors demain, je peux bien mourir. Et ce n’est pas faute de le dire, à peine terminé, des vibrations particulières prennent possession du public, L’Aventurier, fidèle à lui-même, embaume la fosse électrisée.

Le navire rentre au port, on aperçoit au loin les cimes des arbres morts. Le voyage touche à sa fin. C’est sur Talulla que tout le monde rentre chez lui, le coeur battant, laissant les yeux se fermer et le temps s’en aller. Il est deux heures du matin, je plonge dans mon lit, ne tarde pas à m’endormir. Et si tout ça n’était qu’un rêve ?

Le navire rentre au port, on aperçoit au loin les cimes des arbres morts. Le voyage touche à sa fin. C’est sur Talulla que tout le monde rentre chez lui, le coeur battant, laissant les yeux se fermer et le temps s’en aller. Il est deux heures du matin, je plonge dans mon lit, ne tarde pas à m’endormir. Et si tout ça n’était qu’un rêve ?

Christophe

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