Alice & June Tour (2006-2007)

Reportage d'Hélène V., concert de Lille, le 7 novembre 2006

L’Ile aux trésors Indo

A l’heure où la capitale des Flandres se décline depuis quelques jours sur le thème Bombaysers de Lille 3000, Nicola, Boris, oLi, Mr Eliard, Mr Shoes et Matu, quant à eux, viennent nous offrir beaucoup mieux : leurs heures Indo aux richesses inestimables !

Ce 7 novembre, j’apprends avec bonheur dans l’après-midi que je suis sélectionnée pour participer aux balances de son et au Backstage du concert.

A 16h, je rejoins Alain, Régisseur du groupe, pour endosser, avec Grégory, le rôle d’IndoReporter du jour. Nous avons du mal à réaliser tous les deux ce qui nous arrive et vivons un rêve en pleine réalité. Après quelques explications, Alain, très sympathique et souriant, nous laisse libres de découvrir les balances de son du groupe.

Me voici donc propulsée dans l’antre du Zénith. L’envers du décor n’est pas pour autant l’enfer du décor mais bien un paradis, surprenant, détonant, époustouflant ! Des câbles à n’en plus finir, des spots d’éclairage impressionnants, des caisses entreposées partout, des techniciens qui se pressent dans la salle…

Une véritable fourmilière dont on peut imaginer l’importance lorsqu’on y pense mais dont on réalise pleinement que chaque détail compte lorsqu’on a l’occasion d’observer de près le déroulement des préparatifs. Et toute l’informatisation derrière.

Au passage, un grand bravo à tous les techniciens, éclairagistes, ingénieurs du son, ainsi qu’à la Production et à l’équipe de Management qui travaillent sans relâche sur cette tournée.

Tout ce petit monde s’affaire dès le matin à installer le matériel (câbles, éclairage, sono…).

L’horloge aura beau égrener ses secondes déglinguées chaque soir de la tournée, tout est réglé comme du papier à musique, calculé, minutieusement préparé.

Alors que je déambule discrètement sur la scène, derrière les installations ou dans la fosse encore vide pour le moment, l’équipe s’applique à vider les cartons et à installer le décor. L’herbe a poussé depuis quelques mois, les fleurs aussi, et cette étrange atmosphère lugubrement joyeuse nous invite déjà à ressentir un parfum fusionnel entre une ambiance à la Tim Burton, style Sleepy Hollow aux arbres morts rougeoyants, et un conte de fées aux allures inquiétantes.

Les balances de son ont lieu depuis quelques minutes et c’est un Boris en grande forme qui s’amuse à faire vibrer sa guitare de toutes ses cordes électriques, tout en restant concentré. oLi dE SaT, Matu, Mr Eliard et Mr Shoes s’appliquent également à effectuer les réglages avec l’équipe de techniciens.

Nicola arrive peu après. Parmi les morceaux au programme des balances de son : Mao Boy, Alice & June, June, Popstitute ou encore quelques séquences d’acoustique prévues pour le concert. Nicola, attentif à tous les détails et rigoureux, peaufine les derniers réglages.

 

Puis c’est au tour des Plastiscines, 4 filles à l’avenir prometteur, de faire leurs balances de 18h à 18h45 pour la 1ère partie qu’elles vont assurer.

Le début du concert approche. A 19h, la foule des Indo fans s’engouffre dans la salle. Encore quelques dizaines de minutes à attendre. Nos cœurs battent la chamade et le public commence déjà à lancer ses fabuleuses vagues de bras dans une houle de Olé majestueux tout en scandant en chœur Indochine !

A 19h45, les lumières s’éteignent, tout le monde retient son souffle et la première partie commence. Les Plastiscines envoient la sauce pour une dose d’énergie dynamisante. De jolis morceaux très rock, plein de peps, que nous découvrons avec plaisir, entraînés par la musique accrocheuse.

Chauffés à blanc par leurs chansons au punch affirmé, nous reprenons notre souffle pendant que les éléments du décor sont plantés derrière le grand rideau noir. Soudain, le fatidique tic-tac de l’horloge complètement folle résonne dans la salle et les cris de la foule promettent une soirée démesurément géniale. La tension monte pendant que les filles au tambour se multiplient sur le rideau, le roulement déglingué du temps surchauffe, ça y est, le tissu tombe !

Derrière un léger voile blanc, Nicola, foulard noir au bras droit, apparaît avec ses musiciens, comme sortis tout droit d’un conte de fées cauchemardesquement paradisiaque, pour entamer Dunkerque de manière énergique. Les cris d’admiration s’élancent du public.

Vient alors June, tourmentée qui laisse glisser le voile au sol. La foule en liesse s’avance en un seul corps vers le groupe. Je me sens écrasée contre les barrières, compressée, mais peu importe, la douleur n’est rien comparée au bonheur ressenti d’être projetée pour 2 heures 30 de concert mémorable !

Alice & June réveillent les guitares électriques de riffs grisants. Effet dynamite assuré dans la salle ! Marilyn arrache tout sur son passage et le public survolté saute dans tous les sens, rapidement renversé par une interprétation diablement énergique de Punker.

Nicola se déchaîne et bondit dans le décor au gazon verdoyant et aux fleurs saignantes, sans oublier de se lancer sur l’avancée de la scène, pour le plus grand bonheur des IndoFans.

La température grimpe encore d’un cran, l’adrénaline monte, l’envie de corps à corps et de corps à cœur nous gagne. Les décibels à fond, les guitares éclatent et font déchirer la sono, Indochine excelle.

Adora ajoute sa dose de sexe subversif. Les images sur l’écran en fond de scène complètent l’atmosphère joyeusement pornographique. Viennent ensuite Morphine, Gang Bang (aux images hot) ou encore Ceremonia qui sont loin de calmer l’ambiance furieusement explosive du public.

Courant d’un bout à l’autre de la scène, Nicola dégage toute son énergie et toute sa présence dans une folie furieuse de guitares fauves et prenantes, avec ses musiciens. Les gradins explosent, la fosse vibre, toute la salle trépigne, crie, chante, tremble et se défoule.

Le public, toujours aussi dynamique, se lâche complètement et passe le mur du son sur Ladyboy. L’air se charge d’électricité. Enorme moment de folie pendant lequel, heureux comme des rois et le cœur battant, nous chantons tous ensemble, nos voix à l’unisson.

Le concert aux apparences de montagne russe d’émotions nous chamboule les sens ! J’ai Demandé à la Lune décroche dans le public les refrains incontournables et Nicola remercie plusieurs fois pendant la soirée la chaleur du public lillois.

Sur des rythmes déhanchés, à grands renforts de guitares, Electrastar enflamme encore davantage le public. Du pur bonheur ! Nicola nous offre également de sa voix aux envolées aériennes Crash Me dans une mélodie plongeante magnifique qui nous fait tous chavirer.

Puis dans un medley très réussi, le groupe nous revisite quelques uns de ses grands classiques pendant qu’entre-temps, un singe aux allures déroutantes s’affole sur l’écran. « 3 Nuits par Semaine, Miss Paramount, Monte Cristo et Stef II font monter le spectacle crescendo, on s’en prend plein les yeux et les oreilles !

Sur une chanson, de son micro auquel une caméra est attachée, Nicola balaie le public qui, surpris et ravi, se voit en images sur le grand écran. Idée ingénieuse et superbe !

Nous voici maintenant plongés dans un set acoustique chaleureux. Assis sur l’avant-scène, face à la salle en pleine lumière, le groupe nous fait cadeau de petites perles. Installés sur leurs tabourets, Nicola, Boris et oLi entonnent sur des coups de guitare les chansons Salômbo, avant de passer à La Colline des Roses et Révolution.

Dans la salle pleine à craquer, le public frissonne d’émotion. A tubes incontournables, ambiance mémorable. Le groupe, visiblement très touché par la chaleur de ses fans, nous remercie tendrement.

La fin du concert se fait déjà hélas sentir, un parfum de mélancolie glisse sur nos regards et pourtant, Nicola explose encore d’énergie pour nous interpréter Pink Water. Dans une ambiance euphorique, voici venir Punishment Park, version survitaminée, avec en arrière-plan les images éclatantes des Indo fans et de l’IndoStudio.

Nicola nous fait vibrer de son harmonica et de sa voix hors du commun.

Pour notre plus grand plaisir, les sons de L’Aventurier, incontournable, puissant, explosent à nos oreilles et la foule se déchaîne littéralement. Le public répond en écho à Nicola dans une ambiance à son paroxysme et chante avec une incroyable fougue.

Pour couronner le tout, le groupe nous gratifie d’un merveilleux rappel en final : Talulla, aux sonorités féeriques, venues d’Indo et d’ailleurs, d’un pays aux merveilles irisées d’étoiles ! Avec le privilège pour certains fans choisis au hasard dans la fosse par Nicola de pouvoir monter sur scène, le temps de savourer cette sublime chanson si chère à nos cœurs.

Hélas, le bonheur ne dure pas. Le concert se termine. Tout le monde aimerait tant que les bonnes choses ne s’arrêtent jamais, suspendre l’envol du temps et de la musique dans une éternité sidérale, retenir ces instants magiques et en garder toutes les quintessences.

Chacun d’entre nous a un peu le blues, le regard humide et des ecchymoses de fan au cœur, avec ce doux parfum d’un ailleurs idéal et de mélancolie enivrante. Mais nos yeux pétillent d’étoiles. Nicola et ses musiciens éternels adolescents, c’est ce que nous retenons de cette grandiose soirée inoubliable ! Un concert dynamite, énergique et flamboyant, une véritable explosion de musique poétiquement forte.

A l’issue de ces 2 heures 30 d’un concert pour le moins atypique et survolté, encore sur notre petit nuage sombrement lumineux, nous avons tous l’agréable sensation d’avoir pris le bouillon de notre vie, à la fois noyés sous un déluge de décibels et de lumières et harponnés par le plaisir non dissimulé de notre groupe qui réussit toujours à établir un lien fort et fusionnel avec son public.

Aucun chanteur, aucun groupe musical n’égale l’ambiance qu’Indochine porte dans les salles. Ils sont les seuls à avoir une foule aussi chaude et conviviale, énergique et sympathique.

Pour Grégory et moi, la soirée n’est pas finie, nous rejoignons le groupe en Backstage pour partager des moments impressionnants et quelque peu intimidants en leur compagnie. Nicola est absent et nous comprenons tout à fait son rythme de vie. Le reste du groupe est là et nous donne l’occasion de demander des dédicaces et de faire quelques photos, ainsi que d’échanger des paroles et des rires. L’ambiance feutrée et calme, après le concert qui a mis le feu à une salle comble, nous permet de redescendre un peu sur terre, tout en restant dans un Paradize émouvant. Puis c’est l’heure de les laisser, nous les quittons avec mille soleils dans nos têtes.

Au nom de tous les fans Indochinois, je voudrais dire merci à Indochine pour toutes les étoiles que vous faites briller dans nos yeux et dans nos cœurs. Votre musique nous fait supporter la vie et porter notre existence vers un idéal que nous n’atteindrons peut-être jamais entièrement mais que nous aurons au moins touché du doigt, des yeux et du bout du cœur. Même l’azur blessé prend avec vous des couleurs éclatantes, et atteint éternellement la Beauté Finale !

Merci pour tout ! Merci d’exister ! Restez tels que vous êtes ! Continuez à nous faire rêver ! Nicola, tu es précieux pour nous ! Ton amour pour ton public est un trésor irremplaçable !

Un grand merci également à Alain et à son équipe de nous avoir permis de vivre ces instants inoubliables et magiques qui resteront gravés dans nos cœurs à jamais.

Hélène V.

Retour