Reportage d'Elsa, concert de Rouen, le 22 novembre 2025
Samedi 22 novembre 2025
Il est 10 heures, je me prépare pour le concert de ce soir. Notre premier depuis la reprise de la tournée. Nous échangeons des messages avec Maëva, qui travaille toute la matinée.
12h15. Pour nous, il est désormais impossible qu’Antony nous appelle pour être IndoReporter, alors nous repoussons l’heure de départ de Caen. Nous prévoyons 15h30, afin qu’elle puisse se reposer un peu avant le concert et en profiter pleinement. Ce sera donc un fond de fosse pour ce soir, peut-être une scène C si la chance nous sourit.
Seulement, dix minutes plus tard, tout allait être chamboulé.
Il est 12h25 et je suis prête. C’est alors que mon téléphone sonne. Un numéro inconnu. Mon cœur fait un léger bond et je décroche immédiatement. Allô ? Elsa ? Mon cœur se serre et je sens déjà les larmes monter. Je l’ai reconnu à sa voix : c’est Antony. Il faut dire qu’on le croise très souvent autour de la scène à chaque concert, prenant soin du public et réalisant des vidéos pour les réseaux du groupe.
Antony m’annonce que j’ai été sélectionnée pour être IndoReporter. Je peine à y croire et je réponds tant bien que mal à ses quelques questions.
Rendez-vous est donné à 15 heures, derrière le Zénith de Rouen.
C’en est foutu pour la sieste de Maëva, il faut qu’on parte rapidement.
Je l’appelle pour lui annoncer et sa réaction est presque similaire à la mienne. Je sens que mon amie se réjouit pour moi autant que si c’était elle qui avait été tirée au sort. J’attrape mon vinyle de Babel Babel et je fonce la chercher.
13 heures. J’arrive chez Maëva et il ne lui aura fallu qu’une petite demi-heure pour être prête. À partir de ce moment-là, elle n’a jamais cessé de s’occuper de moi jusqu’à ce que j’entre dans le Zénith. Mange ce gâteau, je sais que tu ne vas rien manger sinon !, J’ai pris de quoi te coiffer et te maquiller, tu vas être canon !, Fais gaffe à la route, ce serait mieux qu’on arrive en un seul morceau ! Je vous souhaite à tous d’avoir une amie comme elle !
14 heures. Nous sommes sur le parking du Zénith, Maëva me coiffe et me maquille. Nous tremblons autant l’une que l’autre.
14h45. Nous sommes derrière la salle et nous attendons qu’on vienne me chercher. Clément nous rejoint pour assister à mon départ ; il a eu la chance d’être sélectionné, lui aussi, sur la date d’Orléans il y a quelques jours. Il me bombarde de conseils qui finissent tous par un PROFITE À FOND !
Je vois arriver au loin deux têtes connues : Auryane et Amandine, que je croise très régulièrement devant les salles. Je suis très heureuse d’apprendre que ce soit tombé sur Auryane ce soir, qui tente aussi sa chance depuis des années.
Très vite, Antony nous rejoint et c’est l’heure d’y aller, les répétitions vont bientôt commencer. Je serre mes amis dans les bras et me laisse emporter dans le tourbillon d’une journée qui va s’avérer inoubliable.
Nous entrons dans une salle complètement vide et je suis très impressionnée. Elle me semble à la fois immense et trop petite pour accueillir autant de monde.
7575 spectateurs exactement.
Au centre trône la scène, elle me paraît encore plus grande que d’habitude.
Dans tous les recoins de la salle s’affairent beaucoup de monde, et ce depuis un bon bout de temps déjà. Les uns testent les installations lumineuses, l’immense écran, les vasques qui s’enflammeront ce soir…
Sur la scène apparaissent petit à petit les membres du groupe, nous faisant chacun un petit signe : il est bientôt l’heure des répétitions. Nicola vient à notre rencontre avant de monter sur scène et Antony nous présente. Un check et un sourire à chacun, et il rejoint le groupe pour commencer.
S’ensuit une heure environ de répétitions. Ils entament une première chanson et mon cœur manque un battement. En ravalant une larme, je me tourne vers Antony : Ils vont la faire ce soir ? Bien sûr, me répond-il. Il s’agit de Leila. Elle ne faisait même pas partie de la liste de mes souhaits car j’étais intimement persuadée que je ne l’entendrai jamais en live.
À ce moment-là, je prends un peu plus conscience de la chance que j’ai d’être ici, de pouvoir assister à ces moments qui, en principe, ne nous sont jamais accessibles.
Les titres s’enchaînent et je reconnais Popstitute puis Babel Babel, qui sera le titre d’ouverture de ce soir.
Puis nous assistons aux répétitions sur la scène C, placée ce soir très proche des gradins. Je me dis que, comme d’habitude, la proximité avec le public est une des priorités du groupe. Tout est calculé pour que chacun des spectateurs ne se sente pas lésé, du premier rang de la fosse au dernier rang des gradins. Il y a toujours un moment dans le show de proximité avec le groupe.
Enfin, le dernier morceau répété sera Un Singe en Hiver. Il faut dire que c’est d’actualité, puisque nous aurons le droit a quelques flocons en cette nuit de novembre. Malheureusement, elle ne sera finalement pas jouée pour une raison que j’ignore.
Après cet instant suspendu, les répétitions sont terminées.
Antony nous fait monter sur la scène et c’est irréel. C’est donc comme ça qu’ils nous voient d’en haut !
Des techniciens mettent des bâches ornées du logo Arena Tour sur les instruments afin de les protéger jusqu’au concert. Nous marchons sur un sol jonché de LEDs qui s’illumineront pendant le show comme une continuité de l’écran géant au fond de la scène.
Antony nous emmène ensuite de l’autre côté de l’écran géant, où se dissimule une véritable fourmilière.
Des dizaines de personnes s’affairent aussi de ce côté. Au total, c’est environ 80 personnes par soir qui travaillent pour Indo. Dans un si petit espace se croisent toutes sortes de métiers. Il y a ceux qui s’occupent des instruments du groupe ; une personne s’occupe justement de changer les cordes d’une guitare, ce qui est fait tous les deux jours.
Nous découvrons que les membres du groupe ont toujours beaucoup d’instruments sur place. Les guitares de Boris et les basses de Marc sont bien rangées par leur nom dans une caisse. Si les noms des guitares de Boris sont un peu exotiques, celles de Marc sont nommées beaucoup plus sagement.
Nous découvrons aussi que les réglages des instruments sont pré-programmés chanson par chanson derrière l’écran, ce qui permet d’être fluide pendant le spectacle.
Sept caméras sont disposées partout dans la salle et deux cameramen supplémentaires filment à l’épaule pendant tout le spectacle. Si cela permet de filmer le groupe ou le public afin de les faire apparaître sur les écrans, les images sont aussi envoyées en régie, derrière l’écran, pour qu’on puisse s’assurer de la bonne tenue de la prestation. En cas de problème, il est facile de contacter la régie son ou lumière, qui se trouvent dans la salle, afin de rectifier le tir.
Nous finissons cette visite par la loge rapide de Nicola, sous la scène, qui lui permet un break pendant le show. Un moniteur y est installé afin qu’il puisse suivre le déroulement du concert dans la salle durant ses pauses. On apprend qu’il s’y change et reprend des forces lors des rappels.
Nous ressortons de cet endroit et nous dirigeons maintenant vers un endroit particulier : la Black Zone. Ici, toute photo est interdite et on chuchote dans les couloirs. On comprend vite pourquoi quand on réalise qu’il s’agit de l’endroit où se trouvent les loges. Une loge pour oLi, Boris, Marc et Ludwig, qui aiment souvent faire des bœufs, et une autre pour Nicola qui a besoin de plus de calme. Lou aussi a une loge, nous la croiserons un peu plus tard.
Il y a aussi un kiné qui suit le groupe, un espace lui est dédié. Ainsi qu’un endroit pour que les membres puissent être maquillés.
Nous entrons ensuite au Catering, la salle où tout ce petit monde se restaure.
Il est 17 heures et les sacs sont déjà prêts. En effet, le samedi étant le dernier jour de concert à Rouen, il faut optimiser le repas au maximum afin que l’équipe puisse tout ranger et partir plus sereinement vers la prochaine ville. En l’occurrence ici, il s’agit de Nantes.
Nous découvrons donc que l’équipe entière se déplace avec Indo : les cuisiniers, le kiné, les maquilleurs, les techniciens, même la production… et bien sûr Antony !
Nous reprenons des forces avec un petit café avant de descendre vers le Merchandising. J’y achète un t-shirt qui me faisait de l’œil depuis la reprise de la tournée et un badge avec la date du jour pour marquer le coup.
Nous remercions le staff qui se donne toujours à fond quand nous débarquons par centaines avant ou après le show pour faire nos achats.
Il est 18h10 et après avoir récupéré nos bracelets et ceux de nos amis, nous allons les chercher à l’arrière de la salle.
Je prends Maëva dans mes bras, contente de la retrouver après toutes ces émotions, et je lui donne son bracelet.
Nous choisissons ensemble l’endroit où nous allons assister au show, et nous nous mettons dans l’angle entre la scène A et l’avancée, côté Boris. Cet endroit nous est toujours inaccessible d’habitude car très prisé par les fans ; nous nous disons que c’est l’occasion ou jamais.
Très vite, il est 18h30 et nous voyons les fans entrer dans la salle et se placer. Tout le monde est assez calme, comme d’habitude, et nous nous amusons de voir les groupes d’amis se mettre d’accord sur l’endroit où se mettre. Cela nous rappelle l’émotion qu’on ressent en entrant dans les salles après les heures d’attente.
Il est 20 heures maintenant et c’est à Lou de venir enflammer le public. Un set visiblement très apprécié, mais moi, je suis un peu ailleurs. Je surveille Auryane, qui est à l’angle opposé, car à 20h20, Antony viendra nous extirper du premier rang pour aller rencontrer le groupe. L’apothéose de cette journée.
Très vite, je me rends compte qu’Auryane n’est plus à sa place et le stress monte : on va venir me chercher. Ça y est…
Je quitte donc Maëva, à qui je serre une dernière fois la main pour tenter de récupérer un peu de courage supplémentaire. Elle nous souhaite de bien profiter et nous montons près des loges.
Là, un petit salon nous attend et nous nous asseyons en attendant le groupe. Antony nous prévient que ce sera assez rapide mais qu’il ne faut pas hésiter à leur parler.
Assise à côté de moi, Auryane est d’un calme olympien. C’est dans mon caractère, me dit-elle, et je l’envie un peu. Personnellement, je tremble et j’essaye de garder mes esprits, mais c’est TRÈS difficile !
Je suis soulagée à l’arrivée du groupe, car la joie prend légèrement le dessus sur le stress. Le moment est, certes, rapide, mais les membres du groupe sont arrivés assez tôt pour nous accorder le plus de temps possible.
Selfies, autographes, j’arrive à balbutier un petit mot de remerciement à chacun et nous réalisons une photo souvenir au complet, Marc, oLi, Boris, Ludwig, Nicola, Auryane et moi.
Et c’est déjà terminé. Nous échangeons un sourire avec ma partenaire d’un jour. Un de ceux qui signifient en silence : Mais qu’est-ce qu’il vient de se passer ?
Pas le temps de réaliser que nous redescendons afin d’assister à la montée du groupe sur scène. C’est un privilège de partager ces instants ; on sent la tension, l’envie, l’excitation…
Les membres montent un à un sur scène tandis que résonne l’intro de Babel Babel. Pour terminer, Nicola sort de sa loge rapide et prend quelques secondes pour respirer avant de se lancer à son tour.
Je retourne en fosse près de Maëva à la toute fin de l’intro. Je la prends dans mes bras en lui répétant que c’était incroyable. Et comme pour évacuer cette tension qui ne m’a pas quittée depuis 15 heures, je me suis laissée emporter par la musique, comme si je vivais ce moment pour la dernière fois.
Les titres s’enchaînent et Leila retentit enfin. Maëva paraît surprise et je lui souris — eh oui, je le savais déjà !
À la fin du concert, je cherche Antony des yeux. Tout s’est passé très vite quand je suis retournée en fosse et je n’ai pas pu le remercier convenablement.
Il finit par venir vers moi et je le remercie de tout mon cœur. Si cette journée a été aussi incroyable, c’est grâce à lui.
C’est maintenant que j’en viens aux remerciements.
Tout d’abord, je souhaite remercier la personne qui a rendu tout cela possible : Antony. Merci de nous faire partager avec ferveur tout ce qui nous est inconnu en tant que simples spectateurs. Merci pour ta bienveillance, ta gentillesse et ta passion. Je garderai à jamais en mémoire que tu as rendu cette journée inoubliable.
Ensuite, mes pensées vont directement vers Maëva. Merci d’avoir été mon soutien émotionnel et matériel, d’avoir tout fait pour que je n’aie plus qu’à penser à profiter de chaque instant. D’avoir abandonné ta sieste pour moi, et surtout d’être mon amie depuis tant d’années et — je le sais — à jamais. Je n’oublierai pas tout ce que tu as fait pour moi et j’espère un jour pouvoir te le rendre au centuple.
Plus largement, je souhaite remercier mes amis. Merci d’être vous et d’apporter à ma vie votre bienveillance. Merci à Clément qui m’a accompagnée jusqu’au bout, à tous ceux qui ont envoyé un petit message de félicitations… Merci de faire en sorte que la vie me paraisse un peu plus supportable.
Merci à Auryane d’avoir été une acolyte incroyable !
Merci à tous ceux qui travaillent de près ou de loin sur l’Arena Tour. C’est à vous qu’on doit une tournée aussi bien organisée et les petites attentions lorsqu’on patiente devant les salles (merci pour ceux qui ont pu profiter d’une petite soupe chaude par un froid pareil !). En tant que public, on a bien conscience de votre importance dans les différents moments : avant, pendant et après les concerts.
Et enfin, merci au groupe.
Merci à Ludwig, de nous faire rêver avec tes baguettes. Mon passage préféré sur cette tournée, c’est l’envolée à la fin de Sanna sur la croix !
Merci à Boris de nous faire toujours rire sur scène et pour ta virtuosité.
Merci à Marco pour ta force tranquille, et les petits coucous pendant le show !
Merci à oLi pour ton énergie insatiable sur scène et les petites attentions que tu as envers le public.
Merci à Nicola pour avoir écrit les plus beaux textes que j’aie jamais entendu et pour la considération que tu as pour le public. Tu n’as jamais rien lâché pour qu’on reste au centre de tes préoccupations depuis le début, et c’est unique.
Merci à tous pour votre proximité avec les fans.
Je terminerai en souhaitant à tous ceux qui liront mon reportage le même bonheur d’être tirée au sort et de vivre une telle journée.
Il aura fallu 18 ans de mails envoyés, à chaque concert, comme des bouteilles à la mer pour finalement réaliser que non, ça n’arrive pas qu’aux autres.
Pour ces 18 années de joies, de rencontres, de musiques et de rires, pour toujours et à jamais : MERCI.
Elsa (vidéo)