Alice & June Tour (2006-2007)

Reportage de Sylvie, concert de Montréal, le 16 juin 2006

Voila déjà 4 ans que la folie Indochine (pour piquer – et je le re-re-repiquerai tout au long de ce texte – le commentaire du site officiel après le concert du 16 juin 2006) n’avait pas envahie Montréal.

4 courtes ou longues années, selon l’humeur du jour, qui avaient presque réussi à me faire oublier cette folie Indochine qui m’habite depuis plus de 15 ans. Lorsqu’on vit de l’autre côté de l’océan, tout ça nous paraît moins réel. Depuis les dernières années, le Web pallie quelque peu à ce petit énorme problème de distance, mais quand même, ni un CD, ni des photos, ni des nouvelles ne peuvent remplacer l’énergie et la puissance d’un concert.

4 courtes ou longues années, disais-je, qui m’avaient presque fait oublier le tourbillon Indochine. Les fans qui se retrouvent, à chaque 4 ans, sur le trottoir prêts à affronter pour une énième fois l’attente infernale de la journée, qui, semble-t-il, en vaut la chandelle puisque ce petit jeu se répète à chaque fois. Tous ces gens, qui laissent leur travail, leurs études, leurs obligations, ouvrent leur porte-monnaie et réussissent à se faufiler dans cette aventure de quelques heures, de quelques jours…

Quel bonheur de revoir tous ces visages, tous ces sourires. Quelle joie de renouer avec de vieux souvenirs, de juteuses anecdotes, de partager cet état d’excitation qui nous rejoint tous. À chaque fois, de nouveaux visages s’ajoutent, de plus en plus jeunes, mais toujours avec les mêmes étoiles dans les yeux : Les étoiles indochinoises… La folie Indochine, pour moi, commence par là. Elle se définit même un peu par ce lien qui unit les fans.

Quand on y pense, on passe beaucoup plus de temps à attendre et à fraterniser qu’à dévorer chaque seconde du concert. Certains disent que la fin ne justifie pas les moyens, que ce sont les moyens qui sont la fin. Je n’irais pas jusque là dans ce cas, mais quand même, je crois que cette réalité méritait d’être soulignée.

Et, plus encore, je crois que tout le reste n’est effectivement que rêve et folie…

Le tout prend place dans une Montréal déjà surchauffée par l’arrivée de l’été et des festivals (très loin de Montréal -40 !). Le rêve débute avant 21h. La température est déjà haute, l’espace vital est restreint à sa plus petite expression, mais, surtout, surtout, les aiguilles de nos montres tournent de plus en plus lentement… Il reste quinze minutes, diiiiiiiiix minutes, ciiiiiiinnnnnnnq minutes…

Un petit vent de fraîcheur nous assaille : Un Arcade Fire montréalais nous accompagne, à la grande joie de la foule… Puis… des petits bruits subtils se mêlent à la musique existante… Oh oui, c’est ça. On s’endort… le rêve est à deux doigts de nous submerger… Ça y est… On plonge…

C’est avec les sens et la passion qu’on peut le mieux décrire ce rêve, ce tourbillon de folie, un Nicola en super forme, des musiciens qui nous transpercent les oreilles de toutes les hallucinations, bref, Indochine est là, hé oui, devant nous, nous truffant les yeux d’images, les oreilles de sons, la peau de chair de poule. Toutes les cellules de nos corps se souviennent : Ah ! Comme c’est bon ! Comme c’est boooooooonnnnnnnnnnnnnnnnn !

Comme ça fait longtemps, secrètement, qu’on attend ça ! Et puis toutes ces cellules se rassemblent, chacun de nous puise ses énergies, et voilà chaque être peuplant le Métropolis, de l’avant à l’arrière, est en train de sauter et crier à tue-tête. L’énergie pure connecte la foule au groupe, malgré toutes les barrières qui les séparent… Les chansons plutôt récentes se succèdent. La foule suit.

Les plus vieux se plaindront plus tard d’un set list trop axé sur les derniers albums… Mais au moment du rêve, tous étaient survoltés, quoi qu’ils en disent. Si 3 Nuits par Semaine fait monter la température de 15 degrés de plus, L’Aventurier, nous a fait carrément passer et exploser dans une autre dimension : la dimension complètement démente. Cliché, peut-être, mais je vous jure que, dans tous les concerts précédents auxquels j’ai assisté, je ne l’avais jamais senti aussi intense… Ni du côté du groupe, ni de la foule. Mais, bien sûr, cela reste mon humble interprétation de cet intense rêve…

Puis vint enfin la douce Talulla, qui venait couronner ce rêve en soulevant tous les émois. Un Nicola, visiblement ému lui-même, nous chantait cet au revoir qui nous mena au zénith de l’émotion. Un Nicola ému, qui malgré une équipe de tournée qui semblait jusque là plutôt stressée par la sécurité, a fait signe à une fan qui restait totalement incrédule de grimper sur scène. Puis une autre, puis une autre.

Puis, voguant sur je ne sais quel nuage, je me suis moi-même retrouvée à embrasser Nicola, et à le serrer brièvement dans mes bras, pour ensuite rejoindre les autres sur la scène, puis pour sourire à tous les membres du groupe qui semblent souvent trop éclipsés par la popularité du chanteur… Et dire merci. (Et dire merde, j’ai laissé ma caméra dans la salle). Et continuer à rêver, pour quelques secondes de plus. C’est là que pouf ! Je me suis réveillée ! Allez les filles, vite, on descend ! Vite, vite vite, viiiiite !… Les gens sont restés un bon moment dans la salle, plus longtemps qu’à l’habitude, sous le choc. Voilà. Concert intense. La folie Indochine nous avait frappés de plein fouet.

Le concert du lendemain a été tout aussi écoeurant 😉 , bien que je l’ai vécu personnellement (dû à une fatigue extrême à la suite d’un rêve trop mouvementé de la veille) très différemment : bien sagement assise au deuxième étage. Bien sagement assise là où j’ai découvert qu’il y avait bien 6 musiciens sur la scène, avec des jeux d’éclairages recherchés, des images vidéos vraiment cool.

Là où j’ai vu le magnifique spectacle de tous les bras levés à l’unisson, de tous les corps qui se déchaînaient… Là où j’ai senti le plancher et les murs vibrer. Là où j’ai entendu avec bonheur La Chevauchée et Salômbo. Là où j’ai vu un Boris plus énergétique que la veille. Là où j’ai vu un Nicola tout aussi ému, faire venir à lui d’autres privilégiées, dans une ambiance tout aussi incroyable… Là où Nicola a dit qu’il reviendrait… Là où je me suis dit, ça y est, c’est vraiment la fin de ce beau rêve qui laissera des souvenirs à tous jamais dans les têtes, les corps et les âmes de tant de gens. Merci Indochine. Merci. Merci, tellement !

Petit mot spécial à Nicola :

J’aurais espéré pouvoir te dire une ou deux phrases, et prendre une ou deux photos avec toi, grâce à mon statut d’IndoReporter mais cela n’a malheureusement pas adonné, visiblement. Je profite donc de cette petite tribune spéciale, pour te dire ce que j’aurais voulu te dire de vive voix : vraiment, MERCI d’avoir traversé l’océan et d’être passé à Montréal. Merci d’avoir continué l’aventure Indochine contre vents et marées.

Photos :

People Avant…

Après…

Concert 16 juin 2006, Montréal

Concert 17 juin 2006, Montréal

Sylvie

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