Evénements 2005

Reportage de Sandra, concert secret à La Cartonnerie (Reims), le 19 décembre 2005

S’offrent à moi deux possibilités : rester vierge de toutes influences ou pas. Je n’aime ni les surprises, encore moins les secrets, je décide donc en tout état de cause de soigner par le mal mon impatience. Je me procure le nouvel Alice & June dès samedi et l’avale d’une traite. Encore et encore. Jusqu’à ce que les 19 morceaux ne fassent plus qu’un dans ma tête, prête à exploser ce lundi soir lorsque j’arrive à la Cartonnerie.

Passée l’attente, insensible au froid, je m’imprègne de l’excitation ambiante, ensemble, pas à pas, nous pénétrons enfin l’enceinte convoitée. Nous sommes mille lorsque le tic tac irrégulier de l’horloge déglinguée se met à résonner sous les cris affamés, nous sommes deux lorsque le rideau noir tombe à nos pieds. Vous, dans un décor bucolique, sur l’herbe, au milieu des fleurs et moi, dans la nuit, aux portes du soir. Sur scène, dans une concentration presque religieuse, les titres s’enchaînent, faisant nerveusement et inlassablement bondir des nuées de convertis éclectiques, de tous âges et de tous horizons.

Je reçois en pleine figure ce prélude à la tournée qui s’annonce, cadeau tant fantasmé à cette tribu dans laquelle je me noie

Sur l’écran derrière, des images, le médaillon ensanglanté m’impressionne, les fillettes innocentes aussi, Brian apparaît et Nicola s’éclipse. Un ange passe… Puis, l’ultime retour au paradis, en pays conquis, je me délecte, je savoure ces instants trop courts, comme une habitude retrouvée, enfin. Si comme dit la chanson Ca fait quand même un mal de chien d’être bien, j’ai souffert le martyr et j’en redemande.

Je reviens à moi, une heure et demie s’est écoulée dans mes veines, et coule encore intensément jusqu’à la prochaine fois. Trop lointaine. Etre fan, ça se mérite, ce soir, je suis fière de vous, de moi.

Sandra

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