Reportage de Nastassia, concert de Pau, le 12 novembre 2009
Attention, la lecture de ce texte est à prendre avec précaution. La ressemblance avec toute personne est strictement fortuite.
LUMIERE
Je traverse le hall du Zénith de Pau, Un grand garçon à lunettes à mes côtés me sourit, il vient de faire une vanne instable, mais ça passe, tout le monde se marre, il repart sur ses appuis et nous emmène vers la salle ; un pas de plus et enfin je reconnais la voix familière, je décode les accords dans ce son étouffé, nous passons le sas vers la salle et WAFF : lumière lunaire, son surpuissant, Indochine en répétition. NOIR.
SCHLAK
J’arpente la fosse déserte avec mon appareil, je vole des instants d’images comme si ça m’était interdit, et l’instant prend un goût plus suave, délicat et vicieux.
CLAP
Vous me suivez les filles ? L’homme à vannes nous amène derrière le rideau et nous montre les fils de l’illusion : la technique son et lumière. En face de moi l’escalier qui mène sur scène ; à droite, la zone détente où les membres de l’Indo-groupe peuvent se désaltérer entre les séquences du concert, à ma gauche les guitares sont rangées, prêtes pour monter sur scène, il y a aussi le 6ème instrument, un ordinateur compilant un ensemble de sons venant compléter les 5 instruments présents en live sur scène.
SCHLAK
Je monte l’escalier et nous profitons de la fin des répets, j’admire le travail fait sur les lumières, une atmosphère en pesanteur.
Encore quelques instants et le groupe termine les préparatifs du show, une dernière blague échangée sur un certain fayot, certainement un amateur de cassoulet tarbais, et nous traversons la scène pour rencontrer l’ingénieur Teddy Bear, le cerveau canalisateur de sons. J’apprends de la bouche de l’homme à lunettes la définition de ce métier hautement qualifié ingé son avec l’assentiment de l’intéressé. Teddy a un ours en peluche sur son gigantesque poste de travail : boutons à choix multiples, la fidélité à Indo est là…
Je pense aux questions que j’aurais dû lui poser, mais tout passe tellement vite, à peine quelques minutes privilégiées pour rencontrer toutes ces personnes, tous ces métiers, à peine le temps d’analyser les informations précisément énoncées par le maître à lunettes perchées que l’on passe déjà à une autre composante, un autre maillon de cette machinerie gigantesque du Meteor Tour. J’ai le vertige.
Tout est minutieux, une perfection règne sur l’ensemble du concert et de la tournée, rien n’est laissé au hasard et pourtant, même pendant le show, la set list peut à tout moment évoluer, entraînant des changements bien plus complexes que ce que l’oeil du spectateur ne peut illusoirement apercevoir.
LUMIERE
Nous sortons de la scène, direction le parking : Nicola est en plein twittage, il nous laisse et nous partons visiter la flotte des tours bus ; un jaune indécent nous accueille pour un bus Canary Bay... Apparemment, être en Indochine n’a pas que du bon…
Rencontre avec le chauffeur de bus le plus titré de sa catégorie, cheveux grisonnant nous énumère les groupes qu’il a conduit, mais la liste est tellement longue que j’en ai le tournis. On me parle de musiciens claustrophobes, on me montre un lit où une certaine madone aurait dormi, accompagnée d’une garde rapprochée qui semblerait prendre plaisir à passer ses nuits dans des cercueils faisant office de lits. Je contrôle un haut le cœur en comprenant que les IndoBoys sont voués aux mêmes châtiments… et une question me percute l’esprit : mais qui joue la madone ? … (non non non, ce n’est pas celui-là !!!).
Nous sortons enfin ; la vue du bus Canary me fait voir double, je commence à regretter mon sandwich au foie gras liqueur de sauterne mariné aux harengs salés.
Le grand duc nous prend la main et nous montons au septième ciel rencontrer les membres de l’administration d’Indochine : Le producteur le plus jeune de sa catégorie et l’administratrice la plus sympathique tout court. Apparemment il n’y a que des records dans ce Meteor Tour.
On redescend sur Terre, répét’ de la première partie Glow et attente attachante du dénouement.
NOIR … … …
Parlez-moi d’amour, redites moi des choses tendres, je vous aiiiiiiiiiimmmmmeeeeeeee. La musique de cartoon m’annonce que that’s all folks et mes tripes se révulsent.
TAK… TAK… TAK…
a peur.
TAK… TAK… TAK…
La sirène crie.
TAK… TAK… TAK…
Un cheval à gaz apparaît dans un nuage de fumée, son cavalier me rappelle à Sleepy Hollow et ma gorge pousse un cri d’effroi.
TAKTAK TAKTAK TAKTAK TAKTAK TAKTAK TAKTAK TAKTAK TAKTAK TAKTAK Un homme assis dans un couloir. A l’enfantillage. Moi je n’aime pas les amoureux. Et Dieu créa les mêmes. Essuies-toi les mains sales. Juxtaposées Mais à l’arrière du passé. Je nage et je dégaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaage !!!!……….. BOUM BOUM BOUM BOUM BOUM BOUM BOUM………..
La suite se passe de commentaires : 2h30 de danse en transe, de sueur et de jouissance musicale, ponctuée de calmes et d’émotions avec les classiques comme 3ème Sexe ou une magnifique nouvelle version de June, tout en crescendo, à couper le souffle !
Le Meteor Tour alterne entre les titres du nouvel album, à noter un très bel acoustique de Bye-bye Valentine, un électrique Playboy ; mais aussi un touchant Adora, et un vol au-dessus des vieux titres d’Indo, sage comme une image, Natacha pense à son boy.
Ce concert est plus qu’une belle surprise c’est presque une renaissance. Des météores envoyés sur les écrans géants, une intro de L’Aventurier à gober des mouches, des vidéos sublimes, un travail poussé sur l’image, les projections et les lumières… un boulot d’orfèvre.
Indochine signe là la mise en forme d’un de ses albums les plus aboutis, les plus intéressants musicalement, et la transcription sur scène est plus qu’à la hauteur.
Du très beau, du très GRAND boulot, pour ce vieux groupe, je ne cesse de le penser et le répéter autour de moi.
Indochine a toujours fait preuve de beaucoup de vigilance pour ne pas se foutre de la gueule de son public, et pour le coup, c’est peu de le dire, ils assurent.
Toujours autant d’envie et d’énergie à travers les dates, mais au-delà d’un spectacle de grande qualité, c’est toujours la sincérité qui persiste et qui leur permet, je crois, de ne pas rougir lorsqu’on leur dit qu’ils sont l’un des rares groupes actuels à faire et produire une musique intelligente qui propulse les gens un peu plus haut, sur un météore.
Pour terminer ce concert, Le Dernier Jour en apothéose, jump again and again, Tom & Jerry au final et la salle retrouve son calme passé.
BLACK OUT
Retour au pas, j’éponge mes émotions, nous attendons un doux nounours qui nous amène à l’aftershow. On se repose enfin, on partage un verre d’eau, les hommes d’Indo arrivent et le fugace se délecte.
Pour clôturer cette journée haute en découvertes et en rencontres, quelques photos souvenirs une atmosphère de joie cocasse et un réel plaisir à rencontrer de grands bonhommes.
…
Je tiens à remercier particulièrement Alain, le plus gentil des manager, Casimir pour sa douceur et son attention, oLi, Matu, Mayalen, Joachim, Marco, Boris, François, Patricia, Nicola (of course), tous les gens du staff et autres pour leurs sourires et leur bienveillance.
Indochine-Meteor-tour est plus qu’une bombe, dont l’onde de choc n’est pas prête de s’arrêter.
Nasta