Reportage de Laetitia, concert de Clermont-Ferrand, le 19 mars 2014
Voyage au centre du volcan Indochine
Aumont-Aubrac 9 heures. 19 mars de l’an 2014. Premiers embouteillages pour rejoindre Indochine au plus récent des volcans d’Auvergne : le Zénith de Clermont.
Après avoir traversé les Cévennes et la Lozère, nous (Samantha et moi) débarquons au pied du volcan où une bonne surprise nous attend : le café est servi aux irréductibles présents depuis tôt ce matin et même depuis la veille. Indochine, un groupe qui prend soin de ses fans.
Il est 10h30, un rapide tour de tête nous rappelle qu’ici ça a chauffé il y a bien longtemps. Puy de Dôme, le Pariou et là, devant nous, ce Zénith en pierres de Volvic, qui attend avec impatience son réveil avec la venue d’Indochine.
Ça chauffe côté bitume, le soleil veut aussi participer à la fête et les visages savourent le rouge. Pause sieste sur le duvet. A Sam : Tu sais, il me porte trop chance ce duvet, bla bla bla…
14H01 Sonnerie de téléphone. Sam : C’est quoi cette sonnerie chelou ?
Elle est peut être chelou ma sonnerie mais là c’est un numéro privé et j’ai le cœur qui bat… Numéro privé = Antony d’Indochine = gros youpi + gros stress.
Rendez-vous pris entre 16h30 et 17h à l’arrière du Zénith, là où il y a tous les gros camions rouges. Et là, tu raccroches ton téléphone. Et là, tu te dis, Oh putain (avec l’accent du sud). Et là tu dis, mais qu’est-ce que je vais dire . Et là, tu vois ton duvet. Et là, tu penses à La Cité de la Peur et au personnage qui dit : moi quand je suis content, je vomis. Et là, je suis suuuuper content.
Et là, tu penses à quand tu avais 5 ans, assise à l’arrière de la R5 des parents, écoutant Indochine sur les routes des Cévennes, la cassette du Zénith 86 avec Canary Bay où tu imaginais des filles en petits shorts blancs sautant dans les vagues et s’éclaboussant.
L’important dans un rêve c’est de toujours se rappeler comment il a commencé. C’est fait. Ya plus qu’à le réaliser…
17h, peu de temps après avoir vu passer le tour bus, Antony me fait passer du côté obscur du Zénith. J’apprécie l’architecture, on a vraiment l’impression d’entrer dans un volcan.
Rencontre avec Aurore, l’autre élue de la journée. Remise des pass autocollants et c’est parti. On entre dans le cratère pour assister aux balances. Le Zénith est vide et le dispositif scénique parait encore plus impressionnant. On voit tous les éléments, les ponts, les projos, les vidéos projecteurs. Et on voit surtout Indochine qui répète sur la scène. Nicola en véritable chef d’orchestre perfectionniste reprend des morceaux pour que tout soit au point ce soir. Il teste aussi différentes guitares.
Europane, Sur les Toits du Monde, Crash Me… Gros kiffe quand la batterie commence. Le Zénith vibre progressivement. L’éruption est programmée pour 20h45.
A l’issue des balances direction les backstages où on va rencontrer les membres du groupe qui se dirigent vers leurs loges. Boris ouvre le bal, autographe, photos, bises. Marco arrive ensuite. On le remercie, c’est lui qui a fait le tirage au sort aujourd’hui ! Autographe, photos, bises. Avec oLi, c’est bises, autographe, photos. Et là, Nicola arrive. Et là, tu te mets en mode : je prends tout ce qui arrive, tous mes sens sont concentrés sur ce moment. Bises. Il a la peau douce / Il sent bon l’encens / Il est beau / Il est vraiment parfait. Youpi intérieur. Autographe. Photos.
Et là, quand tu te retrouves face à la personne qui t’a accompagnée toute ta vie, que tu écoutes depuis toujours, et bien tu sais pas trop quoi dire à part MERCI parce que les mots peuvent pas exprimer tout ce qui se passe dans ta tête.
En fait, je ne sais plus trop ce que j’ai dit. Mais il m’a écouté. Il est à l’écoute, Nicola, touchant, bienveillant et très humble. Vraiment. Il a écrit merci sur son autographe. Grande classe.
Séquence bises / autographes / photos avec Mr Shoes et Matu et c’est reparti pour une visite du tour bus, super bien agencé, on se croit un peu à l’intérieur d’un bateau. Là, on pénètre vraiment dans l’intimité du groupe.
Retour dans le volcan pour voir tout ce qui se passe derrière la scène. Rencontre avec des techniciens très sympas. Ils font un boulot incroyable. Une grosse journée de travail pour tout monter et puis démontage immédiat après le concert. Sans eux, pas de serpent, pas de lumières, pas de vidéos, pas de sons, pas de spectacle.
Quand tu penses que des gens remettent en cause leur statut. Ça fait gerber. Au total, environ 70 personnes travaillent sur cette tournée. Une vraie famille, nous dit Antony.
Passage sous le serpent caché derrière la scène. J’ai un peu l’impression de regarder sous une jupe sans y avoir été invitée. Serpent, si je t’ai offensé, pardonne-moi.
Bientôt la fin de notre visite, Antony nous invite à monter sur scène, on s’avance un peu sur le proscenium, ça doit être sacrément bandant quand la salle est pleine !
J’ai envie de faire ché yé yé yé yé yé yé yé ! mais pas le temps. L’entrée du public est programmée dans 5 minutes. Je me place stratégiquement dans l’angle côté cour, enfin côté Boris comme on dit chez les indochinois.
La salle se remplit, la tension monte, la température aussi, ce soir le Zénith va exploser. Première partie, je kiffe France de Griessen et son guitariste et pas seulement pour leurs mollets musclés.
Et puis, la lumière, et puis le noir, et puis la ville noire qui se déroule autour de nous et nous enserre. Et puis, le groupe pénètre sur scène, prêt à entrer en fusion avec son public.
Voilà, la fusion est parfaite. Ça sent le soufre de partout. Le Zénith tremble, vibre, explose à coups de Black City Parade, Marilyn, Alice & June. Petit regard complice à celle qui a perdu sa virginité sur J’ai Demandé à la Lune.
Oh le ciel, regarde le ciel ! Atomic Sky m’emporte dans un tourbillon de jouissance intersidérale. Le temps se suspend sur Un jour dans notre Vie.
Et enfin, les flammes embrasent définitivement notre volcan avec L’Aventurier. La pierre de Volvic se souvient de sa période magma et remercie l’univers d’avoir créé un groupe comme Indochine et Kill Nico clôture cette éruption indochinoise.