Reportage de Julie, concert de Strasbourg, le 1er mars 2025
Strasbourg, le 01/12/2018. Après plusieurs concerts sur le 13 Tour, je gagne une rencontre avec le groupe, juste après le concert. C’est la toute première fois que je les rencontre, et je m’en souviens comme si c’était hier. Cette aura lorsqu’ils sont entrés dans la salle. C’était beau, c’était fort.
Strasbourg, le 01/03/2025, un peu plus de six ans plus tard. J’étais arrivée de Metz le matin précédent. J’ai repoussé le réveil plusieurs fois ce matin là, fatiguée mais épanouie par le concert de la veille. J’ai traîné au lit jusque 12h30: j’avais le temps, le concert du soir se passerait en gradins.
Juste un peu avant 13h, je reçois un appel en numéro masqué. La seule personne de mon entourage à appeler en numéro masqué, c’est mon grand-père.
Plot twist : il ne m’appelle jamais.
Et en effet, ce n’était pas lui. C’était Antony qui m’appelait pour m’annoncer que j’avais été sélectionnée pour être IndoReporter. J’avais du mal à réaliser, mais très vite la réalité de la situation m’a rattrapée : je devais être à 15h45 au Zénith, alors que ma journée n’avait encore même pas commencée. Six ans plus tard et dans la même ville, j’allais rencontrer le groupe pour la seconde fois.
J’ai donc pris quelques longues minutes pour faire les cent pas dans ma chambre d’hôtel avant d’aller vite me préparer pour être à l’heure au Zénith. Comment on y va, déjà, au Zénith ? Et puis, c’est quoi mon prénom, déjà ? Je suis qui, moi, pour avoir droit à un privilège pareil ? Comment je fais pour faire dédicacer un CD que j’ai pas ? Y a une Fnac à Strasbourg ?
Des questions aussi saugrenues les unes que les autres me traversent l’esprit. Heureusement, ma meilleure amie Manon est avec moi, et elle se charge des détails pendant que je me prépare. J’en ai de la chance de l’avoir, on se suit mutuellement dans nos folies.
Une fois les derniers préparatifs bouclés, je me mets en route vers le Zénith pour aller trouver l’entrée des artistes. Finalement, une première étape qui s’est déroulée sans trop d’embuches.
Quand les deux vans noirs du groupe sont arrivés, je pense que j’ai réalisé un peu plus ce qu’il se passait. Ludwig et son fils nous ont salués par la fenêtre qui était ouverte, ça m’a fait sourire. Quelques minutes après ça, Antony s’approchait de nous pour nous expliquer comment allait se dérouler l’après-midi.
Prochaine étape, les balances. A peine arrivée, le groupe était déjà sur scène pour répéter. Quand j’ai mis les pieds dans l’enceinte du Zénith complètement vide, ça a déjà été un choc de voir l’immensité de la salle. J’ai tourné la tête, et le groupe jouait les premières notes de Tokyo Boy. J’étais plus que ravie: après six dates sur l’Arena Tour, c’était la première fois que je l’entendais en live, et qui plus est, pour des répétitions en exclusivité. Pour la première fois de l’après-midi, je me demande ce que je fais là. Spoiler alert : ça ne sera pas la dernière fois, loin de là.
La prochaine chanson que le groupe a répété a bien failli me mettre KO. Belfast. J’allais de surprise en surprise, si bien que pour la seconde fois en l’espace de quelques minutes, je me redemande ce que je fais là, et si c’est bien réel. J’avais envie de pousser un cri de joie, mais le respect pour les artistes qui étaient en train de travailler a été bien plus fort que mon amour pour cette chanson.
Ensuite, répétition de Nos Célébrations — un hymne. Nico voulait faire quelques ajustements au niveau de la batterie, pour qu’elle soit plus incisive, de ce que j’ai compris. Je peux me tromper, j’ai pas vraiment de notions en jargon musical. Il m’a perdu au moment où il a parlé de trig, ou de bozo (me semble t-il). Pour moi, c’est un clown, mais je voyais pas vraiment le rapport.
En bref, c’était comme un concert très très privé. Je ne me suis jamais sentie aussi chanceuse.
Le groupe est ensuite parti se reposer avant le show. Antony nous a expliqué qu’ils allaient dans leur loge respective, ou encore, voir le kinésithérapeute. Leur hygiène de vie est irréprochable : pas d’after, des heures de coucher raisonnables, des repas équilibrés etc. Comme des athlètes, en somme.
Quant à nous, nous sommes allés visiter l’envers du décor, là où toute la magie opère. Derrière l’écran immense qui surplombe la scène, des centaines de technicien.nes sont aux commandes pour assurer que le show spectaculaire auquel on assiste en tant que spectateur se passe au mieux. De la coordination des ears et des micros, aux pédales des différentes guitares; tout se passe derrière cet écran. Il y a des câbles, des ordinateurs et des tablettes absolument partout, et chaque chose a son importance et son rôle. La scène, elle, est épurée: on y trouve que le strict nécessaire.
Malheureusement, le plafond lumineux appelé Nova a rencontré des difficultés de fonctionnement : la moitié des lumières ne parvenait plus à s’allumer ou à se synchroniser avec le reste. Antony nous a expliqué que certains technicien.nes en charge étaient au Canada, ce qui rendaient les choses un peu plus complexes. Il s’agirait aussi d’un problème logiciel au niveau des lumières. Malgré cela, le show n’en reste pas moins à couper le souffle.
Nous avons ensuite pris l’ascenseur pour visiter le Catering, et nous avons ensuite passé un rideau noir pour accéder au couloir où se trouvent les loges. Arrivés de l’autre côté, nous avons croisé Boris qui est venu nous saluer. C’était l’occasion pour nous de le remercier de nous avoir tirés au sort.
Quand nous sommes redescendus, nous avons vu Ludwig qui était en train de jouer au foot avec son fils dans la salle. Un moment anodin, mais la simplicité du moment m’a faite sourire.
Juste avant l’ouverture des portes à 18h30, nous avons pu prendre place à l’endroit que nous souhaitions pour assister au concert. J’ai choisi l’angle entre l’avancée et la scène B, et c’est le meilleur choix que j’ai pu faire.
Antony est venu nous chercher vers 20h30 pour aller rencontrer le groupe avant leur montée sur scène. Le CD de Babel Babel acheté plus tôt dans ma poche droite, les questions saugrenues ressurgissent. La pochette du CD est hyper sombre, tu crois qu’ils ont un stylo clair pour les signatures ? Pourquoi je stresse autant ? Qu’est ce que je vais leur dire ?
Et toutes ces questions là se sont évaporées quand ils sont arrivés devant moi. Antony nous avait dit de profiter un maximum parce que le temps imparti était court, et c’est ce que j’ai fait. J’ai pu échanger rapidement avec Ludwig, et j’étais tellement fascinée par sa gentillesse et son écoute, que je n’avais même pas vu Nicola arriver derrière lui. Il semblait surpris, ça m’a fait rire.
Ils ont tous les cinq pris le temps de prendre un selfie et de nous faire une dédicace dans un calme olympien. Pas une once de stress ou de peur pour le show à venir. Des voix posées, de l’humilité et de la gratitude. Je pense que j’étais plus stressée qu’eux, alors que je n’avais pas un show de 2h30 à assurer devant des milliers de personnes dans les minutes qui suivaient.
Je suis revenue auprès de ma meilleure amie, et instantanément, les larmes me sont montées aux yeux. Mais pas le temps de niaiser, Babel Babel retentit en fond, les larmes peuvent attendre. Second plot twist : elles n’ont pas attendues bien longtemps.
Plus sérieusement, il m’est impossible de décrire ce que j’ai vécu. Les mots me manquent. Au-delà de cette rencontre avec le groupe, les moments passés à visiter l’envers du décor et à rentrer dans leur univers ont été un réel privilège. J’ai profité de chaque instant, j’ai assimilé chaque info de manière religieuse. Cette expérience restera gravée dans ma mémoire à vie.
Merci Antony, merci Indochine pour ces purs moments de vie, merci Strasbourg d’être ma ville porte bonheur et merci la vie.
PS: Antony avait en effet un crayon clair pour faire signer le CD, mais je me suis trompée de crayon et finalement, ils ont signé avec le noir…
PS: et oui, Boris a signé deux fois ledit CD, je ne sais absolument pas ce qui s’est passé.
Julie