Reportage de Claire-Estelle, concert d'Orléans, le 6 novembre 2009
IndoReporter d’un jour, fan d’Indo pour toujours
Initialement, je ne devais pas aller à ce concert d’Orléans. Eh oui ! Deux semaines avant ce fameux 6 novembre, je n’avais pas encore mes billets en main. Je n’avais prévu de me rendre qu’aux deux concerts de Rouen (la première date du Meteor Tour ainsi que le show du 5 mars 2010) car cette ville est géographiquement la plus proche de mon domicile. Mais le problème avec Indochine, c’est que quand on y a goûté, on en veut toujours plus. Et c’est ce qui s’est passé. En effet, le concert du 6 octobre à Rouen fut un tel bonheur pour moi de retrouver sur scène ce putain de groupe que je n’ai pas pu attendre l’année prochaine avant de les revoir.
Grâce au système de billetterie de dernière minute, mis en place sur le site officiel afin de lutter contre le marché noir, je me suis mise en quête d’une nouvelle date. C’est là que je suis tombée sur la ville d’Orléans qui, après vérifications, ne se trouve finalement qu’à deux heures de route de mon habitation. Pas besoin d’hésiter plus longtemps et voilà que quelques clics sur Internet me permettent d’obtenir mon précieux sésame.
Les jours passent et me rapprochent du moment tant attendu. La veille du concert, je me décide à tenter le tirage au sort pour être IndoReporter, sans grande conviction d’être sélectionnée car je n’ai jamais eu beaucoup de chance aux jeux de hasard (pas un seul euro de gagné au Loto, pfff ! Rires). En tout cas, ce fut assez délicat d’effectuer un simple résumé de 10 lignes sur le dernier concert auquel j’ai pu assister car j’avais pas mal de choses à raconter (vous allez d’ailleurs sûrement le remarquer avec ce compte rendu ; lol). Bref, une fois ce petit récit réalisé et envoyé, je m’endors paisiblement, pensant passer, le lendemain, un grand moment de musique pendant près de 2h30. Mais, à ce moment-là, je ne pouvais pas encore me douter au combien cette journée serait exceptionnelle…
Ca y est ! Le jour J est arrivé. Départ vers 14h00, accompagnée par ma mère qui m’a transmis le virus Indochinois ainsi qu’une amie à qui nous voulions faire découvrir le pourquoi de notre engouement pour ce groupe. Pendant le trajet, c’est l’enregistrement du Alice & June Tour qui tourne en boucle, nous permettant de nous chauffer la voix pour cette putain de soirée qui s’annonce.
Tout se passe paisiblement lorsqu’à mi-parcours, je reçois un appel me demandant si je savais qui était au bout du fil. M. Picon ? lançais-je timidement, tout en sentant les battements de mon cœur s’accélérer. Ah non me répondit l’espiègle voix tout en ajoutant : Au choix, c’est Batman ou Baloo.
Cette petite blague permet de me détendre un peu car je commence tout doucement à réaliser que ce soir, j’assisterai bien plus qu’à un grand concert. M. Picon me confirme donc ma sélection (il est certain que je jouerai le numéro 34 au Loto maintenant lol) et me pose bien sûr quelques questions d’usage. Je réponds calmement tout en essayant de maîtriser l’émotion qui commence à me gagner. Mais une fois le téléphone raccroché, c’est l’explosion de joie dans la voiture. Je n’y reviens pas. J’ai chaud mais mon corps frissonne. Je ne peux m’empêcher de répéter : Mais, ce n’est pas possible, ce n’est pas possible, ce n’est pas possible. A cet instant, je suis sur un petit nuage pensant que rien ni personne ne pourrait m’y déloger. Sauf que…
Sauf que dans la vie, il y a toujours des imprévus. Lorsqu’un pneu de notre véhicule éclate sur l’autoroute nous projetant à quelques centimètres de la barrière de sécurité, ce n’est plus de la joie que je ressens mais une profonde panique. Après nous être arrêtées sur le bas-côté, nous reprenons tout doucement nos esprits et philosophons sur le fait qu’il y a eu plus de peur que de mal dans cette histoire.
Mais nous voilà tout de même bien embêtées car aucune d’entre nous n’a changé de roue dans sa vie et entre voir et agir, il y a une sacrée différence. Nous essayons donc en vain de changer le pneu de notre voiture mais la roue semble bien bloquée. Les minutes s’égrainent à toute vitesse et personne ne daigne s’arrêter pour nous donner un coup de main. Par la suite, ce ne sont plus des minutes qui s’écoulent mais des quarts d’heure puis des demi-heures et l’heure du rendez-vous, fixé par M. Picon devant le Zénith, se rapproche sensiblement alors que nous sommes encore loin d’être arrivées à notre destination finale.
Mais c’est lorsque je commence à perdre espoir et à me dire que j’allais sûrement rater l’un des plus grands moments de ma vie, qu’un monsieur, doté d’une extraordinaire bonté, se gare près de nous, enfile son gilet de sécurité jaune fluo et nous permet, après quelques minutes d’effort et de vociférations après ce fichu pneu, de reprendre notre chemin. Je ne pourrai jamais assez remercier cet homme d’avoir pris de son précieux temps pour nous aider.
Un coup d’œil rapide sur ma montre me fait prendre conscience que cet événement nous a fait perdre énormément de temps. Or il nous reste encore pas mal de kilomètres à effectuer. D’ailleurs, lorsque M. Picon me rappelle pour me demander si je suis dans la file d’attente, je ne peux que répondre par la négative.
C’est à cet instant qu’il m’annonce qu’il va devoir choisir quelqu’un d’autre. Je suis désespérée car je sais pertinemment qu’une telle occasion ne se représentera pas de sitôt. Je lui explique nos péripéties et l’informe que nous ne sommes plus qu’à une vingtaine de minutes du but. C’est avec un grand soulagement et une infinie gentillesse qu’il accepte de m’attendre un peu en me précisant tout de même que je louperai quelques trucs. Mille mercis !
Dans la voiture, mon taux d’adrénaline atteint son pic maximum. Le pied sur le champignon, les kilomètres défilent à une folle vitesse. 10 km, 5km, 3km, le GPS nous indique que nous sommes bientôt arrivées. Mais il est 17h et c’est l’heure de pointe dans le centre ville. Nous avançons à l’allure d’un escargot. De plus, une kyrielle de feux rouges ralentit notre progression. Je crois ne jamais avoir autant pesté de ma vie qu’à ce moment-là.
Quand soudain, c’est la délivrance et l’excitation qui gagnent l’habitacle de notre moyen de locomotion. En effet, le Zénith d’Orléans se dresse fièrement devant nous et l’on peut déjà se rendre compte qu’un grand nombre de courageux trépignent d’impatience devant les portes d’entrée. La dernière droite arrive et à peine ai-je le temps de prendre mon souffle que j’aperçois M. Picon à l’extérieur du bâtiment. Je cours vers lui et me présente. Il m’ouvre la porte, m’offre mon pass que je colle soigneusement et avec fierté sur mon blouson. Me voilà parée et autorisée à pénétrer dans un monde merveilleux.
Cela n’est vraiment pas évident de décrire ce que l’on peut ressentir lorsqu’on visite les backstages. Plusieurs sentiments se mélangent en nous.
On essaie de profiter pleinement de chaque instant tout en ayant encore un peu de mal à réaliser ce qui est en train de se passer. M. Picon est un guide exceptionnel qui nous permet de découvrir avec passion et bonne humeur toutes les ficelles des coulisses. Son, lumière, visuel, transport, je l’écoute avec énormément d’attention et essaie de retenir le maximum d’informations.
Il me souligne l’importance des techniciens et me montre au combien tout est millimétré pour nous offrir le meilleur show possible. Une fois le tour du propriétaire effectué, je peux enfin assister aux répétitions du groupe. C’est à ce moment-là que je fais la connaissance de ma co Indo Reporter, Sandra. Nous sommes juste devant la scène et pour moi, qui n’ai assisté aux concerts d’Indochine que depuis les gradins, me retrouver aussi près fut assez troublant.
Il se dégage une telle présence et prestance de la part de chacun des membres du groupe, c’est captivant. D’ailleurs, je ne quitte pas la scène des yeux, essayant de ne pas perdre une seule miette de ce qui se déroule devant moi, tout en me laissant porter par la musique du Manoir, du Grand Soir et d’Electrastar. La fin des balances approche et nous sommes invitées à monter sur scène. La vue sur cette grande salle vide m’impressionne. Je n’ose imaginer l’émotion que l’on doit éprouver lorsque celle-ci est remplie et que des milliers de personnes reprennent en chœur vos plus grands succès.
De retour dans les coulisses, je discute un peu plus amplement avec Sandra. Je découvre une fille extrêmement gentille avec qui je sympathise rapidement. Nous commentons tout ce qui se déroule devant nous et n’arrêtons pas de nous dire que tout cela semble irréel et que ces moments resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Très intimidées, nous n’oserons pas aborder Nicola Sirkis, lorsque celui-ci passe à côté de nous sur sa trottinette. En fait, nous ne voulons surtout pas le déranger afin qu’il puisse se concentrer au mieux et préférons le laisser tranquille.
Le temps file à toute vitesse et l’on nous annonce que l’ouverture des portes est proche. Après discussions et réflexions sur les avantages et inconvénients de la fosse ou des gradins, Sandra et moi choisissons de partager ce concert ensemble, dans les gradins. Nous nous plaçons au premier rang juste en face de la scène, décision approuvée par Mr. Matu par un pouce levé vers le haut.
A peine assises, les premiers fans accourent vers les barrières. Nos proches, restés dehors depuis tout ce temps, peuvent tranquillement nous rejoindre et bien entendu, ils nous harcèlent de questions. La salle se remplit rapidement. Nous sommes toujours en train de raconter nos impressions sur ce que nous avons eu la chance de vivre avant, lorsque les lumières s’éteignent une première fois. C’est le groupe Toybloïd, mené par une Lou Sirkis en pleine forme, qui a l’honneur et le privilège de faire la première partie de nos héros du soir.
Beaucoup d’énergie et de maîtrise se dégagent de ce groupe, qui a d’ailleurs reçu un chaleureux accueil. J’ai moi-même passé un agréable moment à les écouter et leur souhaite une bonne continuation ainsi qu’un brillant avenir.
Par la suite, nous avons le droit à une petite interlude musicale reprenant des chansons d’entre deux guerres dont la célèbre mélodie Parlez-moi d’amour, redites-moi des choses tendres. En attendant nos boys préférés, quelques holas pointent le bout de leurs nez et après plusieurs tentatives, une bonne partie du public y prend part ce qui laisse présager d’une excellente ambiance pour plus tard.
Soudain, les lumières s’estompent. La salle est plongée dans le noir le plus total. Lorsque le troublant cavalier au masque à gaz fait son apparition, des frissons me parcourent l’épine dorsale. Le public hurle, la tension monte grâce aux images d’ouverture. Le rideau tombe et c’est parti avec Go Rimbaud, Go !, chanson vraiment adéquate pour entamer le concert.
L’enchaînement sur Marilyn, Republika, Little Dolls et Playboy est également particulièrement bien adapté pour rentrer dans l’ambiance. D’ailleurs, les gens chantent et dansent, c’est l’euphorie. Quelques notes de Like a Virgin et le concert se poursuit avec Punker. On enchaîne ensuite avec Drugstar qui fut une jolie surprise pour moi puisque c’était la première fois que je l’entendais en live. Et j’ai adoré… Puis vient Le Lac et là, je ne peux être que fascinée par le clip diffusé, qui est d’une incroyable beauté.
Amitiés indochinoises
Le Manoir continue de m’ensorceler avec sa douce mélodie. Place maintenant à J’ai Demandé à La Lune et à 3ème Sexe, chansons pendant lesquelles toute la salle reprend à l’unisson les paroles. Qu’est-ce que j’aime cet échange perpétuel entre le groupe et son public ! C’est prenant. Grand moment d’émotion également avec La Lettre de Métal, quand Nicola demande de sortir nos téléphones. Waouh ! Tous ces portables allumés, c’était franchement beau à voir. Après cela, c’est au tour d’Un Ange à ma Table de conquérir nos cœurs. Dommage que Suzanne Combo ne soit pas présente mais le visuel est tellement réussi que cela nous permet un peu d’oublier son absence sur scène. Sans répit, Alice & June et Popstitute succèdent à cet entraînant duo.
Arrive ensuite le Club Meteor qui est tout bonnement exceptionnel ! Les chansons sélectionnées étaient parfaites (You Spin me Round, Canary Bay, Les Tzars, Des Fleurs pour Salinger, Adora, Mao Boy), l’enchaînement était tout simplement irréprochable et j’ai vraiment bien apprécié les images style Pop Art. Le bonheur que j’éprouve depuis le début de ce concert se prolonge avec June, Trois Nuits par Semaine, Junior Song et Bye-bye Valentine. Sur les cinq écrans géants apparaît ensuite une vue panoramique d’un paysage complètement dévasté par la guerre où défilent des avions en feu, des bombardiers, des bébés qui crient, des feux d’artifice.
Cette animation est impressionnante et nous prépare à l’arrivée de L’Aventurier. Dès les premiers accords, c’est l’explosion dans le Zénith. Le public se déchaîne, presque comme possédé par ces quelques notes de musique. L’ambiance est à son summum. Mais la fin est bientôt proche avec Le Dernier Jour, où quelques fans auront la chance de monter sans heurts sur scène. Heureusement, trois rappels, et pas des moindres, seront joués ce soir. Nous aurons le droit tout d’abord à un titre qui, dixit Nicola, n’a pas encore été joué en France.
Boris est au ukulélé et c’est parti pour Le Grand Soir. Kao Bang suivra avec un petit commentaire de Nicola à la fin : C’est fou, cette chanson a 30 ans et tout le monde la connaît. Electrastar viendra clôturer un concert unique, sensationnel voire exceptionnel où le groupe s’est donné une fois de plus corps et âme à son public.
Une fois les lumières rallumées, j’ai l’impression d’être totalement déconnectée de la réalité tant cette soirée fut incroyable. Concert inoubliable où le seul bémol fut mon appareil photo, qui aura rendu son dernier souffle cinq minutes après le début du concert. La salle se vide tout doucement mais sûrement tandis que Sandra et moi regagnons les coulisses afin de partager un dernier instant avec ce putain de groupe. Mais, malheureusement, un appel m’apportant une très mauvaise nouvelle m’obligera à quitter précipitamment le pot organisé après le show. Je sais que je suis passée à côté d’un moment magique mais je suis heureuse que ma co-IndoReporter ait pu vivre cela.
Pour conclure, je tenais à remercier chaque membre du groupe pour leur accueil et leur simplicité. Merci également de me faire vivre tant d’émotions et de plaisir par le biais de vos chansons et de vos concerts. Mille mercis aussi à toutes les petites fourmis qui travaillent dans l’ombre et sans qui, rien de tout cela ne serait possible.
Un énorme merci à M. Picon pour sa générosité et sa gentillesse. Un merci spécial à Antony pour sa patience et sa grande amabilité. Mon dernier merci sera pour ma co-IndoReporter avec qui j’aurai passé des instants fabuleux. J’espère que l’on restera longtemps en contact et que l’on se reverra au Stade de France le 26 juin.
Quant à moi, rendez-vous pour un autre putain de concert à Rouen le 5 mars 2010.
Claire-Estelle