Reportage d'Annick, concert de Genève 1, le 12 décembre 2013
Nous sommes le 11 décembre. Cela fait une année que j’ai mon billet pour le concert du lendemain à l’Arena de Genève. L’attente a été d’autant plus longue que j’ai dû faire une pause concerts, grossesse oblige… Lorsque j’achète mon billet un an auparavant, je sais que j’aurai un fils de 7 mois à cette date, mais c’est déjà négocié avec le papa, il le gardera ce soir-là ! Je décide d’envoyer un mail pour devenir IndoReporter, sans y croire, sans même oser espérer.
Nous sommes le 12 décembre, jour J. Je ne le fais jamais lorsque je travaille, mais je décide de laisser le son de mon téléphone portable. Il est 14h15, je suis avec mes élèves en pleine leçon de français. Mon téléphone sonne. Je jette un œil : Numéro Privé. Le cœur battant à 200 à l’heure, je m’excuse auprès de mes élèves en leur expliquant que je dois absolument répondre. Je sors de la classe et entends la voix d’Antony. Je ne réalise pas. J’appelle vite mon copain et lui explique qu’il va falloir qu’il vienne me chercher pour que je puisse être à 16h30 à l’Arena.
J’arrive à 16h15. J’attends 1 heure au froid, mais l’attente en vaut la peine. A 17h15, le bus avec les musiciens arrive. Je retrouve Antony et fais connaissance avec Jérémy, l’autre IndoReporter de la soirée. Nous sommes très impressionnés. Antony est vraiment super avec nous, il nous explique plein de choses sur le fonctionnement du concert. Il m’aide même à faire des photos car mon appareil ne fonctionne pas bien. Les balances commencent. Nous écoutons les mini-répétitions de Salomé, Electrastar, Kissing My Song.
Nicola et oLi restent encore sur scène. Nous suivons Antony pour rencontrer les musiciens du groupe. Ils sont tous très sympas. Nous avons le droit à notre photo et à notre autographe.
Nous sommes les deux très timides, nous n’osons rien leur dire mais vivons à fond ces moments intenses. En arrivant, je m’étais imaginé ce que je pourrais dire à Nicola. Il doit entendre à chaque fois les mêmes choses, je ne veux pas être ridicule. Je voulais juste lui dire que sa musique embellissait ma vie, et que dans un monde comme le nôtre, on aurait besoin de plus de groupes comme eux, prônant la tolérance, le respect.
Nous sommes en bas avec Antony et Jérémy, Nicola arrive. Il nous invite à nous asseoir avec lui. Il y a une chaise libre à côté de lui, je n’ose pas m’asseoir.
Finalement, je n’arrive rien à lui dire, c’est lui qui pose les questions, il est adorable, accessible. Tous les membres du groupe ont été supers, seule petite déception, nous n’avons pas pu voir Boris.
Avec Jérémy, nous nous plaçons à la barrière pour attendre le début du concert. Grande satisfaction de pouvoir retrouver le premier rang, car avec une vie de famille et professionnelle, plus possible de faire la queue depuis le matin pour y accéder. Plusieurs de mes amis que j’ai converti à Indochine sont là ce soir. Antony permet à une de mes amies de venir me rejoindre.
Vers 20h30, le concert commence. On entend les premières notes de Black City Parade. Images hallucinantes en fond de scène, puis le serpent se déroule sous les yeux ébahis de mon amie, qui n’a pas encore vu de concert sur ce tour.
Les chansons s’enchaînent, le concert prend vraiment une autre dimension lorsqu’on est au premier rang. Mon amie pleure plusieurs fois tant l’émotion est forte.
De mon côté, j’essaie de graver chaque minute de cette soirée inoubliable dans ma mémoire. Il y aura également un medley avec des tubes comme Canary Bay ou encore 3ème Sexe.
Arrive alors une partie plus intime, où Nicola dédicace The Lovers pour les habitants des Philippines. C’est ça aussi Indochine, une grande générosité de cœur, une sensibilité sur le monde.
Il est impossible de décrire un concert d’Indochine, il faut le vivre. Autour de moi, j’observe des sosies de Nicola, des fans de la première heure, des enfants, des adolescents, des gens venus en famille, bref Indochine rassemble. Je rêve secrètement que le groupe dure encore des années, afin de pouvoir vivre un jour un concert avec mon fils. Peu importe les différences, lorsqu’on se retrouve encerclé par le serpent, nous sommes tous semblables, tous habitants de la même ville, du même univers.
La lumière se rallume, le rêve s’achève. Cette journée restera inoubliable.
Vers 23h, j’entends les premières notes de Talulla. Petit pincement au cœur, je sais que ceci annonce la fin du concert.
Nous retrouvons Antony, je crois ne l’avoir pas suffisamment remercié pour sa gentillesse. Je rentre des étoiles plein la tête. Une chose est sûre, le jour où cela s’arrêtera, il y aura un grand vide dans ma vie.
Annick